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Prolongation de la Transition au Burkina Faso : Le Capitaine Ibrahim Traoré emboite le pas au Colonel Assimi Goïta

Le Capitaine Ibrahim Traoré

Après le Mali où les participants au dialogue inter malien ont proposé un bonus de  2 à 5 ans au colonel Assimi Goïta, c’est au tour du Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré d’emboiter le pas à son voisin malien.   

C’est à l’issue des assises censées durer 48 heures mais qui ont finalement pris fin en une journée que la durée de la transition a été prolongée de cinq (5) ans au Burkina Faso. La mesure prendra effet à partir du 02 juillet 2024.

En plus de cette sentence qui est loin d’être une surprise au niveau de l’opinion publique burkinabé voire sahélienne, plusieurs autres propositions ont été faites par les participants des assises nationales qui se sont expressément tenues le samedi 25 mai 2024 au centre des conférences de Ouaga 2000.

Dans la foulée des propositions faites figurent la prorogation de la durée de la transition ainsi que l’éligibilité  du Chef de l’État et d’autres responsables aux prochaines échéances électorales. Le capitaine Ibrahim Traoré passe du Président de la Transition à Président du Faso. Une appellation qui donne plus de légitimité à celui qui a renversé le lieutenant-colonel Damida en septembre 2022.

Mieux, le Président de la transition burkinabé est désormais éligible à l’élection présidentielle post transition, ce qui lui permettra de tronquer l’uniforme militaire par une tenue civile. Cette récompense s’il en est une, a touché également le Président de l’assemblée de  transition et le Premier Ministre qui pourront eux-aussi se présenter à l’élection présidentielle.

L’autre nouveauté, le choix des membres du gouvernement et des députés qui se fera désormais  sur la base du patriotisme. Et pour tout couronner avec ces décisions que certains observateurs considèrent comme taillées sur mesure, 12 personnes vont désormais représenter les partis politiques à l’Assemblée nationale.

Transitions militaires de plus en plus longues en Afrique de l’Ouest    

Ne  dépassant jadis un (1) an, les transitions militaires en Afrique de l’Ouest deviennent de plus en plus longues, ces dernières années.

Les cas les plus illustratifs sont le Mali et le Burkina Faso. Le premier qui vit sous une transition depuis août 2020 sera sous  la même transition jusqu’en 2029 au plus tard avec la prolongation de 5 ans proposée par les participants du dialogue inter malien.

Au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré va se tailler un septennat avec les 5 ans que viennent de lui accorder les assises nationales du 25 mai 2024.

En Guinée, la situation est loin d’être différente. Arrivé au pouvoir en septembre 2021, le général Mamady Doumbouya n’est toujours pas prêt à passer le témoin à un successeur. L’organisation des élections pour le retour à la démocratie n’est pas encore à l’ordre du jour.

Après trois (3) ans de magistère, et à l’approche du délai arrêté d’un commun accord avec la CEDEAO, le général Mamady Doumbouya par la voix du tout nouveau Premier Ministre Amadou Oury Ba, a laissé entendre qu’il faut encore plus de temps pour la transition afin qu’elle puisse achever certaines réformes et chantiers.

En analysant ces propos, une prolongation est aussi dans le pipeline en Guinée, où, des partis politiques et structures de la société civile commencent à exiger des pouvoirs publics l’organisation des élections générales au plus tard en 2025.

Le Niger qui est à son 5ème coup d’État et où les transitions militaires ont été de tout temps les plus courtes possibles, l’actuel président de la transition, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a annoncé aux premières heures du coup d’État, une transition n’excédant pas trois (3) ans. Là aussi, ça sera l’une des transitions les plus longues dans un pays où les militaires ont l’habitude de remettre le pouvoir aux civils après seulement 9 mois voire tout au plus un (1) an de transition.

Aux grands maux, les grands remèdes

Pour plusieurs observateurs, les durées de transitions militaires s’accommodent au contexte mais aussi aux raisons qui conduisent à l’irruption de l’armée dans l’arène politique en Afrique de l’Ouest.

Si par le passé, les coups d’État intervenaient en Afrique de l’Ouest suite aux crises institutionnelles, donc une situation spontanée qui nécessite juste un temps record pour toiletter les textes et revenir très vite à l’ordre constitutionnel normal, les choses semblent être différentes ces dernières années surtout au Sahel, où, l’insécurité a conduit les militaires à prendre le pouvoir.

Mali, Burkina Faso et Niger, les dirigeants des transitions dans ces pays estiment ne pas pouvoir pacifier les pays dans un délai trop court surtout que l’insécurité a duré au moins une décennie dans chacun de ces 3 pays.

Ce qui est loin d’être le cas pour la Guinée où le coup d’État est intervenu suite à une situation politique très tendue née de la volonté du président renversé le professeur Alpha Condé de briguer un 3ème mandat anticonstitutionnel.

Après le Mali et le Burkina Faso, les regards sont désormais tournés vers la Guinée et le Niger qui sont aussi sous des régimes de transition.

Ibrahim Moussa    

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