Home / A la une / « L’idée que la quantité vendue dans les stations n’atteint pas un litre est très fausse, c’est calculé. C’est qu’il y a même des bouteilles de 0,75 litre que les gens prennent comme étant un litre », a déclaré M. Bio Abdourahamane, Directeur de la Communication de la SONIDEP.

« L’idée que la quantité vendue dans les stations n’atteint pas un litre est très fausse, c’est calculé. C’est qu’il y a même des bouteilles de 0,75 litre que les gens prennent comme étant un litre », a déclaré M. Bio Abdourahamane, Directeur de la Communication de la SONIDEP.

Bio Abdourahamane, directeur de la Communication de la SONIDEP

Courant cette semaine, le prix du litre du pétrole a, flambé au Nigeria, conséquence du retrait de la subvention du carburant par le nouveau Président élu, Asiwaju Ahmed Bola Tinubu.

Cette nouvelle décision n’est pas sans conséquence pour le Niger qui partage plus de 1500 kilomètres de frontières avec le Nigeria où le litre se vendait jusqu’au weekend dernier à 260 F CFA, mais qui coûte aujourd’hui entre 600 et 700 F CFA d’un Etat fédéré à un autre. Face à cette nouvelle donne, la Société Nigérienne du Pétrole a constaté cette nouvelle tarification. Pour la SONIDEP ceci va mettre fin du coup à la fraude du carburant, un combat que mène le gouvernement depuis plusieurs années.

Pour mieux apprécier l’impact de cette nouvelle décision des autorités nigérianes du côté du Niger, Infoniamey s’est entretenu avec M. Bio Abdourahamane, Directeur de la Communication de la SONIDEP.

Infoniamey : Quel commentaire suscite la hausse du prix du litre d’essence à la pompe au Nigeria ?

Nous avons appris l’annonce du retrait de la subvention du carburant, plus précisément le super par les autorités du Nigeria. Vous savez, le gasoil ne fait pas partie des produits  subventionnés. Cette mesure va certainement impacter l’environnement du marché des hydrocarbures au Niger car la fraude venant du Nigeria occupe une part très importante du marché local. Avec la nouvelle tarification du prix du litre à la pompe au Nigeria, il est pratiquement impossible que le phénomène de la fraude classique, qui consiste à prendre des produits du Nigeria pour les amener au Niger continue sous la forme que nous connaissons.

Donc cette situation va aussi permettre de connaitre réellement le besoin en super ici au Niger parce que la fraude par rapport au super a fait que la production locale produite par la SORAZ consommée par les Nigériens, n’est pas évaluée parce que l’ouest du pays Niamey, Dosso et quelques localités nigériennes se servent à la pompe. Tout le reste,  tout le long des frontières, c’est le produit du Nigeria qui est consommé au Niger.

 

Les populations craignent que les Nigérians viennent s’approvisionner ici et que l’éventualité d’un risque de pénurie comme ça a été le cas il y a de cela quelques mois avec le gasoil, n’est pas à exclure. 

Avec cette nouvelle disposition, nous allons évaluer réellement  le besoin des Nigériens en super.  Il reste à l’Etat de prendre des mesures à travers la SONIDEP pour assurer l’approvisionnement régulier des consommateurs nigériens.

Maintenant c’est à la population d’éviter de prendre le produit destiné à la consommation locale pour l’amener soit au Nigeria ou ailleurs car en créant la rareté à l’interne, des mesures palliatifs peuvent être prises par le gouvernement. Entre autres mesures, il y en a celle que les populations ne supportent pas. C’est l’augmentation. Lorsque les populations vont créer la rareté, et qu’on a d’autre choix que d’augmenter et les techniciens risquent de nous proposer ça. Ça va encore être une source de tension, voire un problème. . Pour éviter ça, il faut que tous se convaincs de ne pas prendre le produit pour l’amener au Nigeria parce que ça va créer l’insuffisance à l’interne et si ça deviens accrue, les dispositions peuvent être prises dans ce sens, donc il faut éviter cela.

Cette situation a provoqué une ruée vers les stations-services surtout à l’intérieur du pays. Malgré tout, il y a encore de la réticence née du manque de confiance sur la quantité du litre vendu à la pompe. Quel est votre appel à l’endroit de cette catégorie de personne ?

L’idée que la quantité vendue dans les stations n’atteint pas un litre est très fausse, c’est calculé. Par contre, chez les vendeurs informels, il y a des bouteilles même de 0,75 litre que les gens prennent comme étant un litre. Cette mentalité doit être déconstruite également pour que les Nigériens puissent faire confiance au système de commercialisation officiel pour aller dans les stations prendre leur carburant.

Les produits vendus dans les stations-services sont des produits de qualité, ils sont soumis à des analyses à plusieurs niveaux tels qu’à la production à la SORAZ, au niveau de la réception, au niveau des dépôts de la SONIDEP. Mieux, ces produits maintiennent leur intégrité en protégeant le moteur, contrairement aux produits soumis à plusieurs aléas, parce que les autres produits qui sont vendus un peu partout dans des vases, des bidons…, ils sont soumis à beaucoup d’aléas et comportent à l’intérieur des particules qui sont nocifs pour le carburateur.

 

Interview réalisée par Ibrahim Moussa

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