Au moment où les nigériens dans leur grande majorité ont fait chorus derrière le Conseil National Pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), non pas parce qu’il a renversé un régime, mais particulièrement pour l’immense espoir qu’a suscité son arrivée à la tête du pays avec l’annonce d’une refondation profonde de la République, les multiples actes courageux posés par les membres du CNSP depuis qu’ils sont au pouvoir, la valorisation des ressources minières, avec la remise en cause des anciens accords alambiqués dans lesquels le Niger est totalement spoliés au profit des partenaires véreux, bref l’élan de souveraineté totale affiché dans la gestion de toutes les questions cruciales de la nation, certains de nos compatriotes sont encore à la traîne, arcboutés à la vile politique politicienne de revanche.
Le CNSP n’a pourtant pas fait mystère de sa position en prenant le pouvoir. Dans sa élan patriotique et souverainiste et sa volonté de refondation de notre nation, il a demandé à toutes les bases militaires étrangères de se retirer carrément du territoire nigérien pour permettre aux forces de défense et de sécurité nationales (FDS) de s’occuper souverainement de la gestion dès la question sécuritaire.
Bizarrement, c’est dans ces moments décisifs pour notre pays appelant à une cohésion sociale solide et à un engagement ferme de tous, que certains nigériens se sont donnés un agenda sordide celui d’en découdre par tous les moyens avec l’ancien président de la République Issoufou Mahamadou et tout ce qui a rapport avec les 13 dernières années de l’histoire de notre pays.
En effet l’agitation de ceux qui se réclament « labousanistes » sous le couvert d’une mobilisation prétendument citoyenne et républicaine avait de toute évidence un autre objectif qui est à mille lieues des orientations nobles visées par le CNSP. Derrière tout le vacarme de l’escadrille et des grands carrefours de la capitale se cachait aussi et surtout une soif de vengeance sur l’ancien régime et ses dirigeants et particulièrement Issoufou Mahamadou qui en était la figure de proue d’une part et d’autre part, des velléités à vouloir récupérer le coup d’état au profit du Mouvement Démocratique pour une Fédération Africaine (MODEN F.A Lumana) et de son leader qui s’est précipité d’ailleurs à débarquer à Niamey avant de se désillusionner et de se replier chez Patrice Talon à Cotonou nonobstant que celui-ci ne soit pas en odeur de sainteté avec le Niger.
Mais avec le temps, les masques tombent et les membres du CNSP découvrent certainement les différents acteurs et leurs réelles intentions.
Dans tous les cas en dehors de quelques postes de nominations dans l’administration qu’ils ont captés aux premières heures, le CNSP est resté vigilant et ferme sur l’orientation qu’il veut donner à cette transition, avec en toile de fonds, un traitement équitable de tous les nigériens. La refondation de la République et le raffermissement du l’unité nationale, tel que l’a toujours ressassé le Général Tiani à l’occasion de ces différentes sorties médiatiques, constitue le fil conducteur de la présente transition. Toute autre vision n’est que rêve débout.
A une certaine époque les trois revendications principales des labousabnistes étaient l’arrestation de Issoufou Mahamadou (sic). Pour eux c’est l’empêcheur de tourner à rond et c’est lui qui à la base des déboires de Hama Amadou. Sa chute est synonyme de la fin des idéaux du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS), ce parti qui semble être leur cauchemar, en atteste la destruction de son siège au lendemain du coup d’état et les violences inouïes sur les militants.
Ils feignent d’oublier que Mahamadou Issoufou a fait un brillant et indélébile passage à la tête durant deux mandats n’en déplaisent à ses détracteurs. Il a réussi à soigner à vendre l’image de notre pays sur la scène internationale, qui lui a témoigné son leadership exceptionnel avec plusieurs distinctions. Il a hissé le Niger à un taux de croissance à deux chiffres. Il a laissé derrière lui des réalisations dans tous les secteurs sociaux de bases et la modernisation des différentes villes et particulièrement la capitale qui n’a rien à envier aux autres villes modernes de l’Afrique et même d’ailleurs. Elle est susceptible d’accueillir les rencontres internationales grâce à ses infrastructures modernes réalisées par la Renaissance acte 1,2 et 3.
Ils revendiquaient également la libération des militaires impliqués dans les tentatives des coups d’état du temps de Issoufou Mahamadou, alors que ces différents dossiers sont passés régulièrement en procès, avec du contradictoire et des condamnations qui ont été prononcées par la justice.
Ensuite ils ont fait de la dissolution des conseils municipaux dirigés majoritairement par les militants du PNDS-Tarayya, un autre volet de leurs exigences sur fond de chantage contre la poursuite de leur soutien au CNSP.
Le deuxième groupe des conspirateurs de Mahamadou Issoufou c’est bizarrement les partisans du président déchu Bazoum Mohamed. Ils ont voulu faire porter sans aucune preuve, le putsch à Issoufou Mahamadou ou disons sa complicité pour le diaboliser et salir son nom sur la scène nationale et internationale, en le traitant de tous les qualificatifs les plus dégradants. Pourtant si Bazoum Mohamed est devenu président de la République c’est bien son destin mais aussi grâce aux efforts de Issoufou Mahamadou. Alors pourquoi va-t-il se faire hara-kiri et détruire tout le capital d’estime dont il est entouré et détruire surtout le parti qui les a tous porté au pouvoir ?
Heureusement que le monde entier a été témoin de ses efforts, de ses réactions dans lesquelles il a condamné ouvertement le coup d’état et refusé toute intervention militaire extérieure préjudiciable à la stabilité, notamment la toute dernière quand il répondait au comité Mo Ibrahim.
Après cette condamnation, ses adversaires ont prédit une cassure et une brouille inévitable entre lui et le CNSP. C’est à se demander ce que veulent réellement ses détracteurs. Tantôt ils disent qu’il est l’auteur du coup d’état tantôt ils jubilent quand il condamne le coup d’état dans l’espoir de voir une crise surgir entre la junte et lui. C’est cela leur ardent souhait. Ils n’en ont cure de ses prises de position par rapport aux événements du 26 juillet 2023. Pour eux, toute parole, tout mouvement, tout déplacement de l’ancien président est à exploiter, l’essentiel est d’atteindre leur but
Mais à observer de près on a l’impression que les conspirateurs de Mahamadou Issoufou ont compris qu’ils gaspillent inutilement leur énergie et leur temps. Leur dessein de le détruire est pitoyablement voué à l’échec. Ce dernier garde son aura auprès des militants de son ancien parti, de l’opinion publique nationale et internationale. Il est toujours entre deux avions parce qu’il est régulièrement sollicité à l’extérieur sur des grands dossiers qui font avancer le continent tandis qu’au niveau des militants du PNDS, le parti qui l’a porté au pouvoir, il demeure toujours le « anastafidet » et le patron incontesté qui a changé le visage du Niger et à ce titre il reste et demeure un guide de par ses convictions et ses actions pour une grande partie de la jeunesse africaine.
Adoum Boulkassoum