Le procès qui oppose Ousmane Sonko, principal opposant au pouvoir du Président Macky Sall à la masseuse Adji Sarr s’est tenu ce mardi 23 mai 2023 à Dakar, à l’absence du principal accusé et de ses avocats.
Présente dans le tribunal, Adji Sarr a affirmé devant le juge qu’elle a bel et bien été violée par le client du sweet beauty, Ousmane Sanko. Des déclarations faites à l’absence des avocats du principal accusé.
A l’issue du procès, le juge a requis 10 ans de réclusion criminelle ou 5 ans pour corruption de la jeunesse. Le verdict est attendu pour le 1er juin 2023.
Les avocats du chef de file de l’opposition sénégalaise a estimé que les droits de leur client ont été violés » : « Il faut que ce soit clair, Ousmane Sonko n’a pas refusé de comparaitre, Ousmane Sonko a demandé à ce que ses droits soient respectés, notamment qu’il soit convoqué régulièrement, conformément à la loi, ce qui n’a pas été fait. Alors dans ces conditions, évidemment, nous avons demandé le renvoi pour la régularisation de sa situation, et le juge une fois de plus a refusé, et a retenu l’affaire. On dénonce, on s’indigne par rapport à cette parodie de justice. L’objectif recherché, c’est d’empêcher Ousmane Sonko de comparaitre et d’avoir une décision par contumace. »
Lors de ce procès, les avocats du tandem Ousmane Sanko/Ndèye Khady Ndiaye, cette dernière, propriétaire du salon de massage où travaillait Adji Sarr se sont retirés de la salle d’audience. Ils ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de violation flagrante des droits de la défense car estiment-ils que tout accusé doit être assisté par un avocat, « une prescription absolue du code de procédure pénale ».
La chambre criminelle nous a refusé un droit basique, fondamental de la défense. Le droit de disposer du dossier, et le droit à disposer d’un temps suffisant pour le consulter » a expliqué les avocats de la responsale du salon de massage.
Pour le conseil de Ndèye Khady Ndiaye, ils ont besoin d’un peu plus de temps pour pouvoir consulter le dossier qu’ils trouvent volumineux.
« C’est un dossier qui est composé de 471 pages, d’après ce que m’ont dit les confrères déjà constitués. Le dossier est constitué de plusieurs éléments vidéos et de plusieurs éléments audios. Un renvoi en huitaine ou en quinzaine aurait été insuffisant pour nous permettre de prendre connaissance de ce dossier-là » a éclairé Me Ndour.
Ousmane Sanko président du parti PASTEF et maire de la ville de Ziguinchor était absent du procès, ce qui n’a pas empêché la justice de le condamner par contumace.
Le juge a condamné l’opposant à 10 ans de réclusion criminelle ou 5 ans pour corruption de la jeunesse. Une condamnation qui risquerait d’empêcher le politicien populaire et côté auprès des populations sénégalaises.
D’après le code électoral, « un individu en état de contumace » ne peut être inscrit sur les listes électorales : c’est donc l’éligibilité d’Ousmane Sonko pour la présidentielle de 2024 qui est en jeu.
Déjà ses partisans parlent d’un procès politique qui vise tout simplement à disqualifier leur candidat de la prochaine présidentielle.
Ibrahim Moussa