Attendu depuis longtemps, le nouvel hymne national, aussitôt voté par le parlement a suscité un tollé national jamais vu sur les réseaux sociaux. Et pourtant, c’est à l’unanimité des députés présents que le texte a été voté.
Sur la toile, les internautes n’ont pas été tendre avec « l’honneur de la patrie » trouvant qu’il « manque de solennité », parlant du rythme comme de musique de « dandali ». Internautes et mêmes les hommes politiques et autres journalistes, chacun y va de sa rhétorique. Le célèbre slameur de renommée internationale JHONEL trouve qu’aucune « phrase ne lui donne envie de sortir de son lit » et qu’aucune « image ne reflète l’espérance que je désire de mon pays, sans poésie. Terne et plat. »
L’ancien candidat HABIBOU KADAOURE va plus loin affirmant qu’il « demandera aussitôt qu’il accède au pouvoir de changer radicalement la manière d’entonner ces beaux vers… » et trouve que « la mélodie s’apparente aux chansons populaires et partisanes connues de tous ». Abdourahmane Oumarou, ancien député et ancien candidat à la présidentielle approuve l’idée de changement mais pas « changer pour changer, mais pour affirmer notre volonté de nous battre pour la souveraineté totale de notre pays »
« Extraordinaire ! Je suis sans mot ! » s’exclame t’il.
Maître Bachir, avocat nigérien vivant en France voit en « cette carence, le choix politique de travailler en petit comité au lieu d’ouvrir largement la proposition aux citoyens et aux compétences de tout bord » car pour lui, le « texte est léger et ne reflète pas dignement notre histoire et nos aspirations légitimes ».
C’est en 2019 au temps du gouvernement de Birgi Raffini que le comité chargé d’élaborer un nouvel hymne national a été mis en place. A l’époque, les gens trouvaient l’ancien texte trop colonialiste avec des paraphrases qui frisent encore avec la soumission au colonisateur. Cinq ans après et l’adoption par le parlement du nouvel hymne, on peut dire qu’on n’est pas encore sorti de l’auberge. Le dernier mot revient au président de la République qui a le choix entre écouter les critiques du peuple ou promulguer « l’honneur de la patrie », qui deviendra alors l’hymne national du Niger.
Ibrahim Moussa