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Papou Hamza parle du coup d’état du 26 juillet 2023 : « Bazoum, l’alpha et l’oméga de sa propre chute »

Mahamadou Hamza Dangona dit Papou Hamza

Profitant d’un voyage en Côte d’Ivoire, M. Mahamadou Hamza Dangona dit Papou Hamza, un militant et activiste du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-Tarayya) a profité pour rencontrer certains militants de la diaspora ivoirienne pour évoquer avec eux les raisons du coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum le 26 juillet 2023. D’entrée de jeu, il a précisé que ce n’est pas dans le cadre politique qu’il entend échanger avec l’assistance, compte tenu de l’interdiction des activités des partis politiques. Néanmoins, il a estimé qu’il était nécessaire pour lui de donner certaines informations à ses interlocuteurs, des frères et sœurs du pays, qui ont vécu les événements de loin et qui sont abreuvés de certaines contrevérités relativement à la chute du régime du PNDS-Tarayya. Selon lui, ses contrevérités sont fabriquées à dessein par certains de leurs camarades pour salir l’image du Président Issoufou Mahamadou. C’est pourquoi, il a profité de son séjour ivoirien pour éclairer les lanternes de certains militants qui sont estomaqués d’apprendre certaines choses relativement à un rôle supposé de Issoufou Mahamadou dans la chute de Mohamed Bazoum. En réalité, a-t-il laissé entendre, dans un audio qui a abondamment circulé, que Bazoum est l’alpha et l’Oméga de la chute du régime PNDS. A ce niveau, il a de prime abord précisé que c’est le PNDS et l’ensemble de ses militants qui ont perdu le pouvoir au-delà de la personne du président déchu.

Les raisons du coup d’état du 26 juillet 2023 tournent principalement autour de la détérioration des rapports entre le Président Mohamed Bazoum et sa garde en particulier mais aussi avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de façon générale. Il y’ a aussi la rupture que Mohamed Bazoum a engagée avec le parti pour faire à sa tête avec l’aide de quelques individus desquels il s’est entouré et qui n’ont rien à voir avec l’histoire du parti. Ce qui l’a distancé du parti.

Parlant des rapports avec la Garde Présidentielle et les FDS, Papou Hamza a indiqué que le président renversé a installé un désordre total au niveau de cette structure au point où il a substitué le Général Abdourahamane Tiani qui en est le patron à d’autres militaires subalternes auxquels il se fiait pour sa sécurité. Pire, Bazoum a introduit une sécurité parallèle gérée par un ancien rebelle mais il a fait aussi appel, selon Papou Hamza, à des soudanais et des libanais pour assurer sa sécurité. Parallèlement, sur la question de la gestion de l’insécurité, il a multiplié les bourdes dans ses sorties ratées sur les médias nationaux et internationaux où il a laissé entendre qu’il a libéré des terroristes et qu’il les a même reçus à la Présidence avec tous les honneurs, a rappelé Papou Hamza. Ces propos, selon lui, ne peuvent que courroucer les FDS qui se battent nuit et jour sur les différents théâtres des opérations au péril de leur vie.

En ce qui concerne la rupture avec le parti, là aussi, Papou Hamza ne décolère pas. Il accuse Mohamed Bazoum d’avoir trahi les militants du parti qui se sont sacrifiés pour le porter à son piédestal. Il n’a pas hésité à citer les noms de certains commerçants qui ont délié les cordons de leurs bourses pour financer à grand frais la campagne de ce dernier. Un autre grief et pas des moindres que Papou lui fait, c’est la propension à stigmatiser certaines régions au profit d’autres dans les nominations. Selon lui, Bazoum a privilégié les cadres de son bled de Gouré et Tesker à ce sujet. Par contre, la région de Tahoua qui est la plus grande pourvoyeuse de voix a été totalement marginalisée. Toujours à ce sujet, Papou Hamza a rappelé que c’est l’ancien président Issoufou Mahamadou qui a imposé la candidature de Bazoum aux élections présidentielles et il l’a fait deux ans avant la fin de son deuxième mandat pour couper court à toute spéculation des différents médias mais aussi pour éteindre toute velléité interne de certains camarades qui convoitaient la même position.

De ce postulat, il a déduit qu’il était insensé de croire à une certaine implication de Mahamadou Issoufou dans le coup d’État du 26 juillet 2023, dans lequel il est du reste, le plus grand perdant. Bien au contraire, l’ancien président de la République, selon Papou Hamza, a passé trois jours à faire des allers et des venues de sa résidence au Palais présidentiel pour raisonner les putschistes afin qu’ils abandonnent leur projet. Face à la fermeté du Général Tiani et des collègues, Issoufou Mahamadou n’a eu d’autre choix que d’aller souffrir, la mort dans l’âme, lesdits événements comme tout le monde.

Certains passages des propos tenus par Papou Hamza ont certes choqué même dans les milieux du PNDS. Mais il dit assumer ce qu’il a dit aux frères et sœurs de la diaspora ivoirienne.

« En tant que président du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), je tiens à préciser que les propos que j’ai tenus en lien avec les événements du 26 juillet 2023, qu’ils soient bons ou mauvais, n’engagent que moi personnellement. Lors de mon séjour dans ma seconde patrie ma Côte d’Ivoire, j’ai jugé utile d’éclairer notre diaspora de ma propre initiative sur les choses qui se racontent depuis la prise du pouvoir par les militaires. Je veux être clair : mes déclarations n’engagent en aucun cas le PNDS ni l’ancien Président Issoufou Mahamadou », a précisé Papou Hamza sur sa page Facebook.

Adoum Boulkassoum

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