C’est finalement officiel, le coup d’état qui était en cours depuis la matinée de ce mercredi 26 juillet 2023 contre le Président de la République Mohamed Bazoum est finalement consommé. L’annonce vient d’être faite en fin de soirée par un groupe des éléments des Forces de Défense et de Sécurité sur les ondes de la télévision nationale.
Dans leur première déclaration, les putschistes du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ont avancé comme raisons qui les ont conduits à prendre le pouvoir : la dégradation de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance.
Ils annoncent par la même occasion la suspension de toutes les institutions issues de la 7ème République ainsi que la fermeture des frontières terrestres et aériennes jusqu’à nouvel ordre. Comme c’est le cas en pareil circonstance, un couvre-feu est décrété de 22h à 5h du matin à compter de ce mercredi 26 juillet 2023.
En effet, les Nigériens se sont réveillés très tôt en cette matinée du mercredi 26 juillet avec la nouvelle d’un mouvement d’humeur de la garde présidentielle qui s’est finalement transformé en coup d’Etat qui vient d’être consommé.
Arrivé au pouvoir, le 02 avril 2021, le désormais ancien président de la République Mohamed Bazoum a passé juste un peu plus de deux (2) ans à la tête du Niger. Un pouvoir qu’il a pris à l’issue des élections démocratiques. C’est ainsi qu’il a succédé à Mahamadou Issoufou, avec lequel, ils partagent, la même formation politique, le PNDS Tarraya.
Un pays habitué aux coups d’Etat
Le Niger qui a connu sa première alternance démocratique après plus de 60 ans d’indépendance renoue avec les coups d’Etat dont le dernier en date est celui perpétré ce mercredi 26 Juillet 2023.
Ce coup d’Etat est le 5ème qu’a connu le Niger après ceux orchestrés respectivement contre les Présidents : Diroi hamani en 1974, Mahamane Ousmane en 1996, Ibrahim Baré Mainassara en 1999, et Mamadou Tandja en 2010.
Signalons que ce coup d’Etat intervient à moins d’un mois du dernier sommet de la CEDEAO et à quelques jours après un muni sommet appelé la Troïka+1 à Abuja, à l’occasion desquels, l’organisation sous-régionale à travers son président en exercice, le Nigérian Bola Ahmed Tinubu, qui, dès sa prise de fonction, a indiqué qu’il sera intransigeant avec les régimes militaires et qu’il ne tolèrera sous aucun prétexte la prise de pouvoir par la force.
Après la fin de l’incertitude qui a duré toute une journée, les Nigériens commencent à découvrir les visages des nouveaux responsables du pays en attendant de savoir qui sera le futur président de la transition.
Après avoir condamné ce qu’elle a qualifié de tentative de coup de coup d’Etat dans la journée de ce mercredi 26 juillet, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a annoncé qu’elle dépêchera une mission de médiation, qui visiblement n’a plus sa raison d’être à partir du moment où le coup de force est consommé.
Après le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, le Niger devient le 4ème pays de l’espace CEDEAO dirigé par des militaires.
Ibrahim Moussa