Face au terrorisme et toute autre forme de criminalité, une mesure n’est jamais de trop si tel est son but est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. C’est ce que l’Administrateur Délégué de la Ville de Niamey a bien compris et veut faire savoir via un communiqué par lui rendu public le 28 septembre 2024. Et pour cause, la Ville de Niamey, explique l’Administrateur Délégué, »épicentre de la lutte héroïque du peuple nigérien pour la reconquête de sa souveraineté et de sa dignité, fait de plus en plus l’objet de menaces sécuritaires graves et concordantes ».
Seulement, de nombreuses pratiques qui ont cours dans cette ville cosmopolite qui est aussi la capitale du Niger peuvent saper les efforts que fournissent les forces de défense et de sécurité pour contrer les menaces liées au terrorisme et au grand banditisme.
Parmi ces pratiques, il y a la vente de la paille et du bois avec tout ce que cela comporte comme désagréments.
Par vagues, des colonnes de charrettes chargées de bois ou de pailles tractées par des ânes pénètrent la ville sans un véritable contrôle, provoquant des embouteillages monstres.
Un autre moyen avec lequel les vendeurs font entrer ces produits, ce sont les dromadaires, ces bêtes géantes à long coups.
Et c’est ce type de commerce digne de nos campagnes, commerce qui se pratique de manière ambulante dans les rues de Niamey, que vise l’Administrateur Délégué via son communiqué.
Sans une mesure forte, la ville et ses habitants courent de gros risques car, tout peut se cacher au milieu de ces matériaux issus des champs et des brousses profondes.
La situation sécuritaire actuelle, insiste l’Administrateur Délégué de la Ville de Niamey, est »contradictoire » avec »la vente ambulatoire de la paille et du bois de chauffe par les charretiers et chameliers dans les rues et artères de la capitale ».
Cette pratique, précise-t-il, comporte »des risques élevés d’infiltration ».
Alors, pour éviter que son entité soit infiltrée par des individus mal intentionnés, il »porte à la connaissance de la population, l’interdiction d’accès au centre-ville des charretiers et chameliers vendant de la paille, du bois de chauffe et tous autres matériaux précaires de construction, d’élevage, de cuisson, etc ».
L’Administrateur Délégué de la Ville de Niamey leur propose, en contrepartie, »des espaces réservés aux points d’entrée de la Ville afin de continuer à exercer leurs activités et à partir desquels les marchandises peuvent accéder au centre-ville par le canal d’autres moyens de transport adaptés ».
A cette fin, il compte »sur la compréhension de tous ».
La menace terroriste plane bel et bien sur la capitale nigérienne et sa région.
En effet, pas plus tard que le 26 septembre 2024, grâce aux informations fournies par les habitants de la région, apprend-on de sources sécuritaires, »un individu présumé terroriste a été appréhendé par une unité assurant la sécurité de l’axe reliant Kollo à la capitale ».
D’ailleurs, au début de l’année en cours, précisément le 11 janvier 2024, un poste de contrôle de l’Escadron de Sécurité Routière et d’Escorte (ESRE) de la Gendarmerie Nationale a été pour cible par des individus armés, à Laoudou, un petit village situé à seulement 17 km de Niamey, sur la route de Say.
Les assaillants étaient arrivés à la hauteur du poste de contrôle à bord de deux véhicules Toyota Hilux et ont ouvert le feu sur tout ce qui bouge avec leurs fusils mitrailleurs.
Les sources sécuritaires qui ont rapporté l’information à l’époque, ont indiqué que 3 civils qui étaient à côté d’une boutique située à proximité du poste de contrôle ont été tués et 7 autres personnes, parmi lesquelles 2 gendarmes et 5 autres civils, ont été blessées des suites de l’attaque.
Des véhicules ont été emportés dont un appartenant à la Gendarmerie Nationale et deux autres qui sont des propriétés personnelles des gendarmes.
Laoudou, lieu de l’attaque, est presque une périphérie de Niamey. C’est une localité qui n’est qu’à 17 km, comme indiqué, de la capitale nigérienne.
Elle est non loin de Bougoum, une autre localité située à la sortie de Niamey, sur la route de Torodi qui a connu elle aussi des attaques terroristes.
Des Engins Explosifs Improvisés (EEI) ont été placés sur la route qui traverse la localité, engins dont l’explosion a inévitablement fait des victimes. Bougoum est loin de Niamey de presque la même distance que Laoudou car elle n’est qu’à 18 km.
Bassirou Baki