Les objectifs de développement durable (ODD) ont toujours constitué un ensemble d’objectifs très ambitieux pour le développement mondial, couvrant la croissance économique, l’inclusion sociale et la protection de l’environnement. Une succession de crises ces dernières années – Covid, guerre russo-ukrainienne – a rendu ces objectifs plus difficiles à réaliser d’ici 2030.
Alors que 2023 est à mi-chemin entre l’introduction et la conclusion, l’Afrique est à la traîne . Sur les 166 États que le Rapport sur le développement durable 2023 est en mesure d’évaluer, la Tunisie est la première nation africaine classée en 58ème position. Il est considéré comme ayant atteint un seul ODD, celui de mettre fin à la pauvreté, mais il lui reste encore des défis majeurs à relever pour éliminer la faim, fournir un travail décent et favoriser la croissance économique.
Les pays africains suivants sont le Cap-Vert, Maurice, la Namibie et l’Afrique du Sud, mais même l’Afrique du Sud se retrouve à la 110ème position, n’ayant atteint aucun des objectifs et avec une détérioration particulière de son offre éducative.
Seuls deux des 14 pays les moins bien classés ne se trouvent pas en Afrique subsaharienne, le Soudan du Sud, la République centrafricaine et le Tchad étant ceux qui progressent le moins vers la réalisation des objectifs. Un rapport conjoint publié lors de la Conférence économique africaine 2022 a conclu que sans progrès plus rapides vers la réalisation des ODD, au moins 492 millions de personnes en Afrique resteront dans l’extrême pauvreté en 2030 et 350 millions en 2050.
Cependant, le rapport affirme que ce chiffre pourrait être ramené à 159,7 millions en 2050 si des politiques visant à promouvoir les ODD sont introduites, notamment en transformant la productivité agricole par la modernisation et en promouvant un accès équitable et abordable à l’énergie. La réalisation des ODD dans leur intégralité sera peut-être désormais hors de portée de nombreux pays africains d’ici la date butoir, mais les efforts déployés pour les poursuivre peuvent encore apporter de nombreux résultats positifs.
C’est ce qui devrait préoccuper les esprits alors que les décideurs politiques mondiaux se réunissent cette semaine à New York pour l’Assemblée générale des Nations Unies.