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Investissement Sensible au Genre : un catalyseur pour la mise en œuvre des ODD, la croissance économique et la création d’emplois en Afrique du Nord

Marrakech, 13 décembre 2023 – Le Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord et Oxford Economics Africa ont dévoilé leur dernier rapport conjoint le mercredi 13 octobre à Marrakech (Maroc), à l’occasion du Sommet des PME arabes 2023.

Intitulé « Gender-Smart Investing for Inclusive Growth in North Africa » (Investissement Sensible au Genre pour une Croissance Inclusive en Afrique du Nord), le rapport met en lumière les défis importants auxquels sont confrontées les entreprises dirigées par ou appartenant à des femmes dans la sous-région et comment l’investissement sensible au genre peut contribuer à lever ces obstacles. Le document propose aux gouvernements et acteurs du développement une série de recommandations pour une mise en œuvre réussie dans la sous-région tels que la nécessité de renforcer les politiques ciblant l’entrepreneuriat féminin et les PME dirigées par les femmes, d’améliorer l’alignement des politiques, de mobiliser le soutien de parties prenantes aux profils plus diversifiés, d’adopter une approche plus holistique de l’investissement sensible au genre, ou encore de renforcer le soutien et la contribution des institutions de financement du développement, du secteur privé et des investisseurs basés en Afrique du Nord ou à l’international.

Citation – Oxford Economics Africa :

Le rapport et ses conclusions souligne par ailleurs l’importance de comprendre que l’investissement sensible au genre ne se limite pas à l’investissement monétaire : Il implique aussi un soutien élargi en termes de transfert de compétences et de connaissances, le soutien aux entreprises à leadership féminin pour l’accès à de nouveaux marchés ainsi que des orientations liées à des fonctions telles que la gestion financière, les ventes, le marketing ou l’approvisionnement.

Il est important de noter que les avantages associés à l’investissement sensible au genre peuvent être considérablement renforcés s’ils interviennent dans le cadre de politiques et d’environnements commerciaux favorables et d’une participation accrue des institutions de financement du développement, des organismes multilatéraux ainsi que du secteur public. Le secteur privé peut également contribuer au renforcement des interventions en faveur des entreprises à leadership féminin et des femmes entrepreneures. Selon Cobus de Hart, économiste principal chez Oxford Economics Africa, une approche de chaîne de valeur donne souvent des résultats positifs à cet égard dans la mesure où elle peut encourager l’approvisionnement auprès d’entreprises dirigées par des femmes et fournir des mécanismes de soutien financier et autre sous la forme d’aides des gouvernements et des organismes multilatéraux, ainsi que des structures incitatives aussi bien au niveau local qu’à l’international.

Citation – Commission économique pour l’Afrique :

« Renforcer les capacités économiques et sociales des femmes a non seulement un impact positif sur des unités familiales entières, mais entraine aussi souvent des effets positifs à l’échelle des communautés dans lesquelles elles opèrent. Le rapport démontre par exemple que les petites PME à leadership féminin ont tendance à embaucher davantage comparées à des entreprises de taille similaire dirigées par des hommes, contribuant du coup à une réduction du chômage tant pour les femmes que pour les hommes. Il montre également que les femmes ont tendance à réinvestir une plus grande part de leurs revenus dans l’éducation, la santé et le bien-être de leur communauté que les hommes », a déclaré Amal El Beshbishi, économiste au Bureau de la CEA pour l’Afrique du Nord.

L’investissement sensible au genre est une stratégie d’investissement qui s’attaque aux disparités de genre et contribue à des décisions d’investissement mieux informées avec pour objectif de faciliter un développement plus équitable et renforcer la participation des femmes sur le marché du travail, tant sur le plan de la quantité que celui de la qualité. L’investissement sensible au genre contribue à une croissance économique accélérée, au développement et à la création d’emplois tout en contribuant à la réduction des disparités sociales.

Cette approche a un impact positif non seulement sur la mise en œuvre de l’ODD 5 (Égalité entre les sexes) mais aussi sur l’ODD 1 (Eradication de la pauvreté), l’ODD 2 (Lutte contre la faim), l’ODD 3 (Accès à la santé), l’ODD 4 (Accès à une éducation de qualité), l’ODD 8 (Accès à des emplois décents) et l’ODD 10 (Réduction des inégalités). Elle suscite aujourd’hui un intérêt accru des investisseurs, acteurs du développement et défenseurs de l’équité à l’échelle mondiale.

Note aux rédacteurs :

Principaux points à retenir du rapport « Investissement sensible au genre pour une croissance inclusive en Afrique du Nord » :

  • Le rapport explore les environnements dans lesquels évoluent l’entreprenariat et les PME en Afrique du Nord en portant une attention particulière à la contribution des femmes. A l’heure actuelle, ces dernières représentent moins de 20% de la population active employée en Afrique du Nord contre un peu plus de 40% selon la moyenne mondiale.
  • Selon de récents travaux de recherche, les PME et l’entrepreneuriat sont positivement liés à une croissance économique accélérée et à la création d’emplois. De nombreux pays d’Afrique du Nord ont par ailleurs commencé à reconnaître les rôles sociaux et économiques des PME et des entrepreneurs et initié des mesures en vue de les soutenir.

Le rapport révèle cependant qu’en Afrique du Nord, les entreprises à majorité féminine évoluent loin derrière celles détenues par des hommes et que les femmes ont davantage tendance à être propriétaires de PME que d’entreprises plus grandes. Ceci indique que, à la différence des entrepreneurs hommes, les femmes entrepreneures cherchant à créer des entreprises ou à élargir leurs opérations sont confrontées à des défis qui leurs sont spécifiques. Sur un plan plus positif, cela signifie aussi que les politiques et les investissements soutenant les PME à leadership féminin pourraient avoir un effet multiplicateur substantiel sur les économies nationales.

  • Selon la littérature économique, l’accès au financement est une composante déterminantes du succès des entreprises et des PME en particulier. En Afrique du Nord cependant, l’accès au financement est inégal aussi bien selon la taille de l’entreprise concernée que selon le sexe de ses dirigeant(e)s, l’accès des femmes au financement restant beaucoup plus faible que celui des hommes. Les femmes nord-africaines sont également moins bien loties que les hommes selon plusieurs indicateurs d’inclusion financière tels que la possession de comptes bancaires ou l’accès à l’emprunt auprès d’institutions financières et autres prestataires de services.
  • L’investissement sensible au genre joue un rôle vital dans le traitement de ces problématiques et peut intervenir à plusieurs niveaux en facilitant : 1) l’augmentation des investissements dans les entreprises à leadership féminin ; 2) le renforcement de l’accès des femmes au capital ; 3) le traitement de la problématique de l’équité sur le lieu de travail tout au long de la chaîne de valeur ; et 4) la promotion de produits et services bénéfiques aux femmes.
  • Les décideurs peuvent soutenir ce processus en concevant des politiques adaptées à l’entrepreneuriat féminin et en incluant explicitement les femmes entrepreneures dans leurs stratégies, objectifs et plans d’action visant les PME. Ils peuvent également s’assurer que les environnements politiques et réglementaires sont alignés avec les objectifs nationaux et établir des stratégies et plans d’action transversaux liant différentes composantes du secteur public. Les gouvernements peuvent en outre faciliter l’évolution des perceptions sociales des rôles des femmes, qui limitent actuellement l’activité économique féminine.
  • En coordination avec les gouvernements, les institutions de financement du développement (IFD), les institutions financières internationales (IFI), les organisations multilatérales, le secteur privé et les fonds d’atténuation d’impacts peuvent renforcer à leur tour les interventions gouvernementales en Afrique du Nord en contribuant à la réduction de l’écart entre les sexes en matière de finance et d’investissement, en particulier dans des pays comme l’Algérie, l’Égypte, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie.

Visitez les sites web d’Oxford Economics Africa et de la Commission Économique pour l’Afrique pour télécharger le rapport complet.

Cliquer ici pour accéder aux rapports précédents de la CEA – OEA :

 

-Fin-

À propos de la CEA

Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.

Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur : www.uneca.org

Publié par :

La Section des communications
Commission économique pour l’Afrique
BP 3001
Addis-Abeba (Éthiopie)
Tél. +251 11 551 5826
Adresse électronique : eca-info@un.org

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