Face aux inondations à Maradi la solidarité s’organise

La ville de Maradi, chef-lieu de la région du même nom a enregistré 163 millimètres de pluies le vendredi 30 Août 2024. 24 heures après cette grosse pluie, l’heure était au bilan.
Des sources officielles indiquent que 15 personnes ont perdu la vie. Des maisons effondrées ainsi que des infrastructures. Des pertes des biens en espèce et en nature ont été également enregistrées. Dans la ville et à travers le pays, la détresse des populations a provoqué une onde de
choc. Les mots de compassion viennent de toutes les contrées du Niger. L’ensemble des dix-sept (17) quartiers de la ville ont été touchés. Mesurant l’étendue et l’ampleur du drame, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a dépêché une mission sur la ville de Maradi le 1^er septembre 2024. Conduite par le Ministre des Transports et de l’Équipement, Premier Vice-Président du Comité National de la prévention et de la Gestion des Inondations, le Colonel Major Salissou Mahaman Salissou accompagné par la
Ministre de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes, Mme Aissa Laouan Wandarama, la délégation qui a évalué les dégâts et apporté une assistance immédiate aux
sinistrés a également présenté ses condoléances aux familles éplorées et exprimé la compassion du Chef de l’Etat aux sinistrés suite aux fortes précipitations enregistrées ces derniers jours dans la Région de Maradi.

Bagalam, Soura aladey et Mokoyo sont les trois quartiers les plus touchés. Ils totalisent  les plus gros dégâts. Les habitants de ces entités demeurent dans la détresse et le désarroi total. Des personnes désemparées qui ont presque tout perdu. Des proches, des maisons, des biens en espèce et en nature. Bref, une véritable catastrophe naturelle, à laquelle, les victimes ont assisté impuissantes, malgré la solidarité spontanée qui s’est déployée dans la ville. « Du bord du goudron, l’on entendait des cris de détresse. « Les eaux ont emporté des enfants. Lorsque Malam, est rentré dans une maison, il est ressorti en pleurant. Parmi plus d’une quinzaine de personnes qui cherchaient secours, il a pu sauver trois (3) enfants.

A Bagalam, c’est la désolation», s’exprimait une témoin de la scène. Devant l’ampleur des dégâts, le gouverneur de la région, le contrôleur général de police Issoufou Mahamane et le sultan du Katsina, Ahmed Ali Zaki s’étaient immédiatement transportés au chevet des sinistrés.
Les deux responsables ont, au nom des plus hautes autorités, notamment le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP),le Chef de l’Etat ,le général de brigade Abdourahamane Tiani, présenté leurs condoléances et leur compassion aux sinistrés.
La situation reste inquiétante du moment où toutes les formations sanitaires de la ville de Maradi étaient débordées le 30 août 2024, juste après l’intense pluie diluvienne. A cela s’ajoute un manque de médicaments et autres équipements médicaux. Les sinistrés manquent des abris et de la nourriture. Le risque de maladies liées à l’eau demeure accru, ce qui risque de mettre en danger la santé de la population. Le Directeur Régional de la Santé Publique (DRSP) de Maradi Ibrahim Mai Kaka a souligné que toutes les dispositions sont prises pour la prise en charge des blessés.

Des élans de solidarité s’enchainent

Pour venir en aide aux victimes, plusieurs appels sont lancés à l’endroit des bonnes volontés. Dans cet élan, un message de détresse des présidents de la Convergence Jituwa, Elhadji Mahaman Zaki et du Club d’Elites
de Maradi Moussa Mahaman alias Mati, commence à avoir des échos favorables. Des contributions volontaires en faveur des sinistrées commencent à tomber. Dans un communiqué de presse en date du 31 Août 2024, le
Conseil Régional de la Jeunesse de Maradi à son tour, a lancé un appel de solidarité aux bonnes volontés pour assister les victimes de l’inondation.
Appel entendu et réitéré par le Ministre des Transports et de l’Équipement, le Colonel Major Salissou Mahamane Salissou, qui a conduit une mission ministérielle du Comité National de Gestion des Inondations à Maradi le 1er septembre 2024. Il a souligné l’importance de la solidarité nationale dans ces moments difficiles et a assuré que les autorités continueront à travailler sans relâche pour atténuer les souffrances des populations touchées par ces inondations. Le bilan provisoire des précipitations dévastatrices du 30 août 2024 à Maradi établi
par la mission ministérielle fait état de 15 personnes décédées,une vingtaine de blessés et 1609 familles sinistrées.Des mesures urgentes ont été prises par les plus hautes autorités notamment la prise en charge gratuite des soins des blessés, l’assistance humanitaire et la réhabilitation des infrastructures endommagées.En urgence,un nouveau site qui hébergera les sinistrés a été aménagé et leur recasement se fera dans les meilleurs délais. D’ores et déjà le Ministre des Transports a annoncé que des tentes, des couvertures et autres accessoires, 30 tonnes ont été déjà chargées sur des camions et arriveront incessamment à Maradi afin de permettre à ces populations de vivre dans des conditions acceptables en attendant d’autres mesures.
Dans l’immédiat, un besoinde160 tonnes de vivres a été exprimé et sa disponibilité confirmée par le Directeur régional de l’OPVN. Les distributions aux 1609 familles sinistrées dans la ville de Maradi ont déjà commencé.
De même une somme symbolique de 50 millions de FCFA a été remise au gouverneur de la région de Maradi au profit des victimes.
Face aux dégâts causés par les inondations, le gouvernement a dégagé il y’ a quelques semaines une enveloppe de 2 milliards de F CFA pour soutenir les sinistrés sur l’ensemble du territoire national.
Maradi considérée comme la capitale économique du Niger est située à plus de 600 kilomètres au Sud Est de Niamey, la capitale. Bien avant cette grosse pluie, la région de Maradi battait le record sur le nombre de personnes ayant perdu la vie suite aux inondations au cours cette saison des pluies en cours. Depuis mi-juillet, des pluies diluviennes s’abattent sur le Niger.
Des prévisions météorologiques annoncent la poursuite des activités pluviaux-orageuses de fortes intensités en Afrique de l’Ouest qui vont se poursuivre jusqu’au mois de septembre 2024.

Moussa Ibrahim