ABU DHABI, Émirats arabes unis, le 12 mai 2023 (CEA) – L’Afrique doit promouvoir des politiques de soutien et le développement des infrastructures pour attirer les investissements verts et stimuler le commerce par le biais de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), a exhorté le Secrétaire exécutif par intérim de la Commission économique pour l’Afrique, Antonio Pedro.
« Pour tirer parti des opportunités de la ZLECAf, nous devons combler le déficit d’infrastructures en Afrique », a déclaré M. Pedro aux participants à la Session régionale africaine de la 12ème Réunion annuelle sur l’investissement, ajoutant que « pour attirer des investissements transfrontaliers durables en Afrique, les infrastructures matérielles et immatérielles doivent être comblées ».
« Le protocole d’investissement de la ZLECAf – Un changement de paradigme d’investissement pour l’Afrique », le thème de la Session régionale africaine visait à discuter du rôle de la ZLECAf et de son protocole d’investissement pour créer un nouveau cadre aux fins d’attirer des investissements durables et productifs sur le continent et de jouir des opportunités d’investissement qui en résultent.
- Pedro a dénoncé le manque d’espace en matière de politiques pour poursuivre le programme de transformation structurelle en Afrique, disant que « ce n’est pas par manque de plans ». Il a appelé les pays africains à soutenir la mise en œuvre de la ZLECAf avec « des politiques commerciales et industrielles continentales, régionales et nationales harmonisées qui aideront à passer des idées à l’action ».
La ZLECAf est entrée en vigueur en 2019 et constitue un marché continental unique avec une population d’environ 1,3 milliard de personnes et un PIB combiné d’environ 2 500 miliards de dollars américains. La ZLECAf, pleinement réalisée et sans barrières commerciales, deviendra la plus grande zone de libre-échange au monde réunissant les 54 pays.
La ZLECAf et le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) de l’Union africaine contribueront à approfondir l’intégration régionale et à construire des chaînes de valeur régionales, a noté M. Pedro, soulignant l’importance de construire au-delà de l’avantage comparatif de l’Afrique en matière de dotation en ressources et de faibles coûts.
« Nous devons investir dans la Science, la technologie et l’innovation (STI) pour rester compétitifs à long-terme et construire des Chaînes de valeur régionales (CVR) qui peuvent générer plus de valeur ajoutée pour augmenter la part de marché des entreprises africaines », a-t-il déclaré. « L’Afrique peut tirer parti de ses ressources naturelles pour créer des chaînes de valeur régionales durables telles que la chaîne de valeur des batteries et des véhicules électriques en République démocratique du Congo (RDC) et en Zambie », a-t-il ajouté.
« Les industries vertes sont importantes pour la compétitivité du continent sur les futurs marchés à zéro carbone net », a déclaré M. Pedro. Il a souligné qu’un marché africain du carbone présente une approche structurelle viable pour attirer des opportunités d’investissement durables susceptibles de stimuler l’ambition de croissance verte du continent.
S’exprimant lors de la même Session régionale africaine, S.E. Mariam Yalwaji Katagum, Ministre d’État à l’industrie, au commerce et à l’investissement du Nigéria, a souligné la nécessité de redynamiser les institutions commerciales nationales pour assurer la mise en œuvre inclusive et durable de la ZLECAf. « Pour que la ZLECAf devienne un instrument actif de changement, des financements sont nécessaires pour renforcer les capacités du secteur privé et construire les infrastructures nécessaires pour connecter les voies commerciales sur le continent », a déclaré la ministre.
Le Directeur général de l’Agence nationale de la RDC pour la promotion des investissements (ANAPI), Anthony Kamole, a déclaré que son agence travaille avec le gouvernement pour identifier des cadres juridiques garantissant que les industries de la RDC soient au même niveau que les autres pays africains en ce qui concerne la normalisation des industries, les systèmes fiscaux, et les règles d’établissement des entreprises. Cette initiative fait partie des efforts visant à favoriser la croissance du secteur privé et à tirer parti des opportunités de la ZLECAf.
Pour sa part, la Directrice du secrétariat de la ZLECAf, Emily Mburu, a ajouté que le potentiel de la ZLECAf pourrait être libéré si les personnes circulaient librement à travers le continent pour moderniser les industries et tirer parti de la diversification d’autres pays africains.
Des initiatives visant à assurer la mise en œuvre réussie de la ZLECAf ont été mises en évidence, telles que le Système panafricain de paiement et de règlement – un système de paiement qui permettra aux commerçants transfrontaliers de commercer en devises locales – et le Fonds d’ajustement de la ZLECAf pour compenser les pertes de recettes tarifaires et les opportunités de diversification financière dans le cadre de la ZLECAf.
Le Directeur général d’APIX, Abdoulaye Balde, a déclaré que les investissements dans l’énergie durable permettront aux pays de diversifier les ressources énergétiques et de réduire les coûts de production. Cela peut débloquer la modernisation des industries et améliorer la connexion des infrastructures et des transports à travers le continent.
« Des centres de formation ciblant les jeunes sont en cours de création au Sénégal pour se préparer à la demande de ressources humaines de qualité qui émergera du renforcement du commerce intra-africain dans le cadre de la ZLECAf », a déclaré M. Balde.
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À propos de la CEA
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.
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