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Communauté d’appartenance ou communauté de référence ?

Le départ du Niger, du Burkina Faso et du Mali de la CEDEAO et la création de l’Alliance des États du Sahel font couler beaucoup d’encre et de salive. Derrière ce débat se cache une question fondamentale qui requiert une réponse claire : la CEDEAO doit -elle être une communauté d’appartenance ou une communauté de référence ?

Une communauté d’appartenance est une communauté de solidarité et d’intérêts économiques alors qu’une communauté de référence exige en plus des valeurs communes. L’Union Européenne était au départ une Communauté du Charbon et de l’acier avant de devenir progressivement l’institution qu’elle est aujourd’hui, une communauté de référence. La CEDEAO était à sa création en 1975 une communauté purement économique avant de devenir une communauté de référence à partir des années 2000, avec l’adoption du protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance. Les modifications constitutionnelles pour rester à vie au pouvoir et le retour des coups d’Etat prouvent les difficultés de la région à assumer ce statut. L’intervention militaire envisagée au Niger est symptomatique de ces difficultés. Le parrainage de la France dont on se rappelle de l’intervention militaire au Gabon en 1964 discrédite davantage l’organisation régionale. Alors que faire ? Faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ? Dans la vie, l’expérience, le prouve, il faut éviter les extrêmes la modération et la tempérance constituent des vertus que nous enseignent la nature et l’expérience humaine. Celle-ci retient que l’homme doit être courageux, c’est à dire ni lâche ni téméraire. Il doit faire preuve de libéralité et non d’avarice ou de prodigalité. C’est dire que la vertu est le juste milieu entre deux vices opposés, un sommet entre deux abîmes. En politique, cela se traduit par la culture du compromis. Appliquée à la question qui nous préoccupe la solution pourrait être :

 

  1. Création de l’AES sous forme de Fédération ou de Confédération. Dans cette démarche, il est fondamental de tirer des leçons de l’échec de l’expérience de la Fédération du Mali qui rassemblait le Sénégal, le Mali, le Burkina actuel et l’actuel Bénin. La Fédération a vécu d’Avril 1959 à Septembre 1960. Elle a commencé à s’effondrer suite au retrait du Burkina et du Bénin. Ce retrait permit de mettre en place le Conseil de l’Entente suite à une manœuvre d’Houphouet et de De Gaulle. Plus tard, le Mali et le Sénégal se séparèrent à cause des divergences politiques et des nominations, exactement comme les trois pays de l’AES se retirent de la CEDEAO pour des raisons politiques.

 

  1. Retour de l’AES à la CEDEAO sous-réserve que celle-ci soit réformée à travers un retour à la communauté d’appartenance ou le renforcement de la communauté de référence, mais en interdisant tout recours à la force ou toute sanction punissant les peuples en raison de la violation des valeurs de la communauté. Dans tous les cas, on peut espérer que l’économie intégrée puisse déterminer les valeurs en dernière instance.

 

  1. Le peuple Nigérien est composé de communautés dont chacune, sans exception, a son centre de gravité chez le voisin. Par conséquent Le Niger fait partie des pays qui ont intérêt à promouvoir l’intégration à tous les niveaux : sous-régional (AES), régional (CEDEAO) et continental (UA).

Plateforme pour l’Intégration Totale de l’Afrique (PITA)

 

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