Après 5 ans dans le maquis, le président de l’UFPR Mahamoud Sallah et ses camarades ont fini par accepter la main tendue du président Bazoum Mohamed en faveur du retour de la paix au Niger. Il aura fallu d’intenses tractations, de dures négociations aves l’implication de notables du Nord et de l’Est du pays. Il est à noter aussi des efforts d’un ancien président d’un pays voisin du Niger. Il s’agit notamment du défunt président Tchadien, Idrissa Deby Itno. Mahamoud Sallah a décidé de suivre la voie de la sagesse et de participer à l’œuvre de construction et de développement de son pays en déposant les armes. Il l’a officiellement annoncé lors d’une conférence en mai 2023, à l’hôtel noom de Niamey. Aujourd’hui, et avec plusieurs fronts d’insécurité autour du pays, les nigériens s’inquiètent et s’interrogent sur la suite du processus de paix dont le dépôt des armes aurait déjà eu lieu la semaine qui a précédé le coup d’état militaire.
Mahamoud Sallah rassure
Pour le président de l’UFPR, rien ne vaut la paix. S’ils ont pris les armes, ce n’était pas de gaité de cœur. Ils avaient été contraints au regard de la situation du pays caractérisée par le népotisme, la mal gouvernance et bien d’autres qui avaient fini par mettre le pays à terre sous le régime du président Issoufou Mahamadou. En effet pour rappel, Opposant farouche au régime du PNDS et particulièrement au président Bazoum, il a séjourné à 2 reprises dans les geôles du PNDS, une première fois en 2016 et une deuxième fois en 2019 et aussi renvoyé à deux reprises, à la demande des autorités, de son travail à la CNPC où il exerçait comme consultant et médiateur.
Il a quitté le Niger pour le maquis après que la Révolution démocratique ait rejoint le régime pour créer le mouvement politico-militaire (UFPR) Union des Forces Patriotiques pour la Refondation de la République dans le septentrion nigérien en 2020.
Depuis sa création le mouvement a appelé constamment et sans relâche au renversement du régime du PNDS, un régime qu’il considère corrompu, illégitime et soumis aux forces occultes. À chaque action du mouvement, il faisait savoir que le mouvement n’avait rien contre les forces armées nigériennes, mais qu’il exigeait d’elles de prendre leur responsabilité pour renverser le pouvoir qui a affaibli l’armée nationale et est allié des terroristes afin d’épargner le Niger du chaos.
Depuis l’accession au pouvoir du PNDS, il aurait refusé toutes les offres faites à lui pour se rallier au régime, jusqu’à ce que des dignitaires de la communauté toubou le force à faire la paix avec Bazoum du fait des risques considérables qu’il courait comme tout le sud libyen, l’espace dans lequel l’UFPR menait tranquillement des opérations, tombait sous le contrôle d’un cousin à Bazoum, celui-là même qui avait emprisonné Mahamoud Sallah en 2021 à la demande du régime de Niamey.
Ayant donc pris l’engagement de remettre les armes et de servir son pays, Mahamoud Sallah se dit prêt à collaborer avec les autorités militaires.
Quel rôle Mahamoud Sallah pourrait -il joué dans le processus de la transition au Niger ?
De nombreux analystes et observateurs connaissant certainement l’homme doté d’un sens élevé de patriotisme, crédité d’une bonne rectitude morale et de probité intellectuelle, il pourrait être un acteur majeur dans cette transition qui s’amorce en occupant un important poste dans le gouvernement du général Abdourahamane Tchiani.
C’est pourquoi selon des indiscrétions, parmi les quelques noms qui circuleraient pour le poste de premier ministre de transition, on évoque beaucoup le nom de Mahamoud Sallah.
Qui est Mahamoud Sallah ?
La quarantaine révolue, économiste de formation, ancien syndicaliste à l’université Abdou Moumouni et ancien militant de Loumana, parti qu’il a quitté en 2016 pour créer avec d’autres compagnons le mouvement pour la révolution démocratique au Niger.
Il est un ressortissant de la zone pétrolière d’Agadem et né à Bilma.
Par Abdoulkarim Mahamadou.