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Accords culturels entre la France et le Niger: Le CCFN Jean Rouch, nouvelle pomme de discorde

Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch

Le Centre culturel franco-nigérien (CCFN) Jean Rouch de Niamey est au centre d’une nouvelle discorde entre Niamey et Paris. Dans un courrier, adressé le 9 novembre 2023, par les autorités militaires de la transition, le Niger a formulé son souhait de dénoncer l’accord bilatéral sur le statut de ce joyau culturel. En clair, la junte militaire envisage mettre fin à l’accord de 1977.L’information, contenue dans un article destiné exclusivement au Service de revue de presse du groupe Indigo Publications basé à Paris, a été relayée par le site du quotidien Africa Intelligence. Les autorités militaires, avec à leur tête le général Abdourahamane Tiani, justifient leur dénonciation par la non-présence du personnel français dans l’administration et de la gestion de ce centre. Ce qui constitue une violation de l’article 4 de la Convention y relative signée entre les deux pays.Le CCFN de Niamey, créé en 1963, est une institution binationale placée sous la double tutelle du ministère nigérien de la culture et du ministère français des Affaires étrangères. Ce qui veut dire qu’il est, dans ce cadre, administré par un conseil paritaire. Aucune suite n’a été pour l’instant donnée au courrier pourtant parvenu aux mains des autorités françaises alors que le délai de dénonciation concernant l’accord est d’une durée de six (6) mois. Le CCFN de Niamey et, avec lui, celui de Zinder encadré à son tour par un accord bilatéral de 1991, forment notamment l’une des plus importantes médiathèques publiques du Niger. La dénonciation de la junte militaire au pouvoir à Niamey a une implication sur le plan juridique dans la mesure où si le foncier est nigérien, l’ensemble des investissements dans les deux centres ont été financés par la France qui pourrait ainsi solliciter le remboursement de certaines sommes dépensées. Elle pourrait en outre susciter des effets de bord auprès de la communauté artistique et intellectuelle nigérienne, très investie dans les activités des deux établissements culturels.Au lendemain du putsch au Niger, la culture était des premiers volets qui avaient pris un coup. L’ancienne mé- tropole, qui refuse de reconnaitre les autorités militaires nigériennes et demande la réhabilitation du président Bazoum, a suspendu, de son côté, sa coopération culturelle avec le Niger, avec à la clé l’arrêt jusqu’à nouvel ordre de l’octroi des visas aux artistes ainsi que la suspension des bourses aux étudiants nigériens en France.Les relations entre Paris et les nouvelles autorités militaires du Niger ne sont plus au beau fixe depuis quatre mois. Cette décision des autorités de la transition est l’une série prises concernant les accords bilatéraux entre la France, l’ancienne puissance coloniale, et le Niger. Déjà, quelques semaines après le coup d’Etat qui a renversé le président Bazoum Mohamed le 26 juillet 2023, les nouvelles autorités militaires nigériennes ont remis en cause la coopération militaire entre les deux pays et demandé le départ de l’ambassadeur de France du pays.

Mamane Abdou

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