Le mémorandum d’entente entre l’État du Niger et la société canadienne ZIMAR Inc sur un projet de conception, financement, construction, mise en service, exploitation gestion, maintenance et transfert d’une raffinerie modulaire continue de soulever des vagues. Le doute et la réserve émise par beaucoup de curieux qui ont investigué sur l’internet se sont renforcés avec les inquiétudes exprimées par ‘’L’alliance des Nigériens de la Diaspora’’ à travers une lettre en date du 30 octobre 2024 adressée à l’Ambassadeur du Niger aux États-Unis d’Amérique.
L’affaire semble provoquer un remue-ménage au sein du Ministère du pétrole où un toilettage a été effectué cette semaine. Coup sur coup, le Secrétaire Général du Ministère, son adjoint et le Directeur Général des Hydrocarbures sont congédiés par Décret du Président du CNSP. Même si on ignore les raisons de leur limogeage, le mode opératoire brusque et inattendu utilisé, comme celui qui a fait débarquer en catimini l’ancien Ministre du pétrole Mahaman Moustapha Barké et après du Directeur de cabinet adjoint du Président du CNSP, témoigne des enjeux de la question pétrolière et surtout de la détermination du Président du CNSP, le Général Abdourahamane Tiani de mettre un terme à l’affairisme et aux convoitises qui gangrène ce secteur. Au-delà du Ministère du pétrole où certains observateurs établissent un lien avec le contrat de la société douteuse ZIMAR, d’autres têtes sont tombées comme au Ministère de la fonction publique et au Ministère de l’intérieur qui font croire à l’opinion publique nationale que l’assainissement promis par le Chef de l’État dans le cadre de la bonne gouvernance n’est pas un vain mot. L’assainissement est vraiment lancé à travers ce coup de pied dans la fourmilière, donné par le Général Tiani.
Tout porte à croire qu’un toilettage est en cours au niveau Ministère du Pétrole. L’affaire ZIMAR, société canadienne aux adresses incertaines et sur laquelle plane encore une importante zone d’ombre quant à ses capacités financières et son expertise à réaliser la raffinerie de Dosso, a dû précipiter cet assainissement pourtant pressenti depuis le mois de septembre 2024. En effet, le Ministère du Pétrole était au centre de toutes les convoitises et de toutes les intrigues qui n’épargnaient pas les cadres du Ministère qui se livraient à une guerre sans merci. Des nouveaux agents nommés dans la fièvre patriotique qui agitait le pays et qui ont pu se frayer un chemin sous le couvert du renouveau sont venus aggraver le climat déjà délétère qui prévalait. Des intrigues, des affaires, des peaux de bananes, des manipulations, toutes ces conditions vont polluer l’atmosphère de ce ministère stratégique au point de perturber son fonctionnement. C’est certainement ce qui explique ce toilettage opéré par les plus hautes autorités du Niger. Le Secrétaire Général, le Secrétaire Général adjoint, le Directeur Général des Hydrocarbures, tous sont balayés et remplacés. Il est vrai que les raisons de leur limogeage n’ont pas été annoncés. Mais le mode opératoire utilisé laisse croire qu’il y a des fautes graves. Au niveau du Ministère, certaines sources lient plutôt ce limogeage au climat malsain qui y régnait du fait des intrigues de certains et de l’incompétence d’autres qu’à l’affaire de la société ZIMAR avec laquelle l’État du Niger n’est qu’au stade d’un mémorandum d’entente.
Toujours est-il que le Président du CNSP, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani veille au grain et a affiché sa détermination à ne laisser se créer aucun désordre susceptible de compromettre les intérêts du Niger. En témoigne le renvoi de l’ancien Ministre du Pétrole ou encore du Directeur de cabinet adjoint que le Chef de l’Etat n’a pas hésité un seul instant à remercier.
Dans la même lancée de ce toilettage, le Ministère de la fonction publique n’a pas été épargné. Là aussi, le Secrétaire Général et son adjoint ont été congédiés en catimini et remplacés.
Un autre agent au Ministère de l’intérieur, notamment la Directrice générale de l’état civil, des migrations et des réfugiés qui a été au centre de diverses critiques et pratiques qui jurent avec la bonne gouvernance a également été remplacée.
D’après des sources bien informées, cet assainissement va se poursuivre afin de corriger les erreurs commises aux premières pas du CNSP qui a été abusé par certaines personnes qui se sont faites passer pour des saintes ou disposant des compétences qui pourraient faire des miracles.
Le Chef de l’État est plus que jamais déterminé à donner tout son sens à l’axe 2 de son programme. En effet, dans son livre, « ma vision pour un Niger véritablement indépendant et prospère », le Président du CNSP a décliné les actions qu’il entendait mener pour améliorer la bonne gouvernance administrative. ’’les actions concerneront les initiatives de modernisation de l’Administration publique et de la gestion des collectivités territoriales. Il s’agit des actions de renforcement de l’efficacité de l’administration publique par la valorisation des compétences à travers la crédibilisation des systèmes de recrutement, de formation, d’évaluation des performances individuelles, de promotion et de sanction des agents. Cette crédibilisation a pour objectif de faire la promotion des valeurs d’éthique et de déontologie dans les services publics’’ a souligné avec force le Président du CNSP.
En tout cas, l’élan vient d’être lancé à travers ces limogeages qui sonnent comme une sanction par rapport à des défaillances qui caractérisent habituellement notre administration et qui reposent sur des contrevaleurs fondées sur le délitement du sens patriotique, la mauvaise conception du bien public et de l’intérêt général, le népotisme et la corruption entre autres.
Adoum Boulkassoum