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Journée Internationale de la jeune Fille : Vers des solutions aux problèmes des filles dans les communautés »

Le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a officiellement lancé les activités commémoratives de la Journée Internationale de la Fille (JIF), le vendredi, 11 octobre 2024, à Niamey. La cérémonie a été organisée par en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Plusieurs invités ont répondu présent parmi lesquels, des Représentants des organisations œuvrant dans le domaine de la protection de l’enfant, des agences du Système des Nations Unies. Étaient également présentes à la cérémonie, des structures de la société civile membres de la Plateforme Nationale « mettre fin au mariage des enfants et les jeunes filles et femmes activistes en faveur de l’égalité des genres ».

Le Médecin Colonel Major Garba Hakimi, Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, en lançant les activités commémoratives de la Journée, a rappelé tout d’abord que la JIF a été instituée par les Nations Unies en 2011 afin  »d’identifier et traiter », chaque année,  »un thème lié aux problèmes auxquels font face les jeunes filles au niveau mondial et précisément au niveau de chaque pays membres ».

Par son thème, « la vision des filles pour l’avenir », l’édition 2024 vient, selon le Ministre,  »nous rappeler que les femmes et les filles occupent une place importante dans l’éducation, la protection et l’entretien des membres des familles ».

Cependant, a-t-il souligné, « malgré les déclarations de bonnes intentions, les programmes et les projets initiés et mis en œuvre à travers le monde pour corriger les inégalités existantes entre les garçons et les filles, ces dernières continuent à subir quelques situations de discrimination qui impactent leur statut socioéconomique ».

Le Médecin Colonel Major Garba Hakimi a, ensuite, laissé entendre que « les problèmes auxquels font face les filles se ressemblent dans toutes les communautés ».

En effet, a-t-il fait savoir,  »elles sont souvent victimes de pratiques néfastes à leur santé, à leur développement et à la pleine jouissance de leurs droits ».

Pour inverser cette tendance, a ajouté le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, des dispositions importantes sont prises par le Gouvernement, notamment  »pour éviter le recours au mariage de petites filles comme solution à la pauvreté, le manque d’autonomie des adolescentes et surtout de dégager les obstacles qui empêchent aux filles de faire de longues études et d’accéder à des fonctions leur garantissant un meilleur avenir ».

Concluant son allocution, il a adressé  »une mention spéciale au Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) pour tous les appuis consentis pour la cause des enfants de notre pays ».

« S’il y a une personne auprès de laquelle consacrer du temps et de l’attention, c’est bien cet enfant, cette adolescente, ce pilier sur lequel le Niger, nos sociétés doivent s’appuyer pour bâtir un pays prospère et juste », tels sont quelques uns des premiers mots de Mme Djanabou Mahondé, Représentante de l’UNICEF au Niger, en prenant la parole au nom des Agences du Système des Nations Unies au cours de la cérémonie de lancement des activités commémoratives de la JIF

La Représentante de l’UNICEF au Niger nous apprend dans son allocution que « les jeunes filles âgées de 10 à 19 ans représentent un taux de 23,8% de la population Globale, constituant ainsi un capital humain essentiel au développement d’un pays ».

Le choix du thème de cette année n’est pas un hasard car, a-t-elle indiqué,  »il reflète les conclusions d’une récente analyse de l’UNICEF qui a montré que les filles restent non seulement courageuses face aux défis, mais aussi pleines d’espoir pour l’avenir. Chaque jour elles agissent pour concrétiser la vision d’un monde dans lequel toutes les filles sont protégées, respectées et autonomes ».

La célébration de la JIF offre, selon Mme Djanabou Mahondé, l’opportunité d’analyser la situation des droits des filles pour mieux comprendre ce qu’elles vivent, mesurer ce qu’elles entreprennent et ce que leur absence dans le tissu social coûte à leur pays. Elles consacrent 40% plus de temps que les garçons aux tâches domestiques selon une récente publication de l’UNICEF.

Ces activités domestiques empêchent les filles d’aller à l’école.  »Elles les privent de temps pour se distraire, pour socialiser avec leurs pairs ou tout simplement pour vivre leur enfance, leur vie d’enfants et d’adolescents, conditions indispensables à leur développement », a déploré la Représentante de l’UNICEF.

La prévalence du mariage des très jeunes filles reste élevée au Niger. 7 filles sur 10 sont mariées avant l’âge de 18 ans, d’après Djanabou Mahondé, et cela, malgré les efforts consentis ces 10 dernières années, efforts qui ont permis d’enregistrer quelques reculs.

Autres chiffres préoccupants rapportés par la Représentante de l’UNICEF stipulent que 99% des filles mariées avant l’âge de 15 ans n’étaient pas scolarisées et 35% des décès des filles de 15 à 19 ans sont liés aux grossesses précoces.

Une situation plus qu’alarmante qui démontre à quel point le mariage des très jeunes filles met en péril leur santé et compromet leur avenir.

D’après Djanabou Mahondé, en s’attaquant aux défis que les filles rencontrent,  »en investissant dans leur avenir, nous pouvons contribuer à la réalisation des objectifs du Niger, et au-delà de l’humanité tout entière. C’est une responsabilité individuelle et collective qui nous incombe ».

Elle a poursuivi en rassurant que  »l’UNICEF, l’UNFPA et tous les partenaires de plateforme continuerons à être aux côtés du Gouvernement du Niger pour réaliser les objectifs du Plan Stratégique National pour mettre fin aux mariages des enfants 2024-2028 ».

Elle a, enfin, demandé à tous de s’engager  »pour que l’opportunité pour chaque fille de libérer son potentiel et de réaliser ses rêves ne soit plus un privilège, ne soit plus une exception, mais une réalité à la portée de toutes ».

L’allocution de la Représentante de l’UNICEF au Niger a été précédée par les mots de bienvenue du Secrétaire Général Adjoint du Gouvernorat de Niamey, mots dans lesquels il a adressée toutes sa gratitude quant au choix porté sur son entité pour abriter la présente cérémonie et ses remerciements pour y avoir été convié.

Le SGA du Gouvernorat de Niamey a rappelé que ce sont les Nations Unies qui ont institué la date du 11 octobre comme Journée Internationale de la Fille lors de leur Assemblée Générale du 19 décembre 2011 afin que les droits des filles soient reconnus et que les défis auxquels elles sont confrontées soient suffisamment explorés au moins une fois l’an.

Il a, enfin, souligné que quand on donne aux filles les moyens, « elles peuvent être des acteurs de premier plan pour le développement de leur communauté ».

Au Niger, le thème choisi pour célébrer la JIF est « la vision des filles pour l’avenir : vers un Niger où la communauté protège, instruit, autonomise la jeune fille et lui permet d’exercer pleinement ses droits ».

La célébration de la présente édition vise à sensibiliser la population sur la promotion des droits des filles à l’éducation, l’amener à prendre conscience de l’impact positif de la participation des filles dans le développement durable, mener un plaidoyer à l’endroit des autorités pour assurer la réalisation des droits fondamentaux des filles.

Bassirou Baki

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