Créée le 13 septembre 2023, deux mois à peine après le coup d’état du 26 juillet 2023, la Commission de Lutte contre la Délinquance Économique, Financière et Fiscale (CoLDEFF) aura bientôt un an d’exercice. Elle était l’une des premières institutions à être mise en place par le Président du CNSP, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani qui tenait dans le cadre de la réinstauration de la bonne gouvernance à ce que l’État soit mis dans ses droits par rapport aux détournements des deniers publics. Le Chef de l’État a donné coudées franches à la CoLDEFF la préservant de toute intervention ou pression d’où qu’elle vienne en même temps qu’il l’a averti de ne pas être un instrument de règlement de compte. C’est là un défi que les membres de la CoLDEFF doivent relever quand on sait que les influences, dans le contexte actuel ne viennent surtout pas des pouvoirs publics, mais des groupes de pression dont certains malheureusement se sont inscrits dans une logique revancharde et de règlement des comptes. La vigilance donc doit être de mise au sein de la CoLDEFF qui selon certaines rumeurs commencent à être traversées par des courants centrifuges et des couacs qui ne sont pas de nature à faciliter son travail.
Chargée de mener des investigations sur tous les faits de délinquance économique et financière et fiscale conformément au constat établi par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) sur la mauvaise gouvernance qui a marqué le pays, la CoLDEFF a pour missions de recevoir et traiter les rapports d’enquêtes ; d’exploiter les rapports d’audit circonstanciés ; de recouvrer les avoirs de l’Etat et ses démembrements et formuler des recommandations aux autorités.
Le 16 mars 2024, le président de la Commission de Lutte Contre la Délinquance Économique, Financière et Fiscale (CoLDEFF), le Colonel Abdoul Wahid Djibo annonçait déjà un recouvrement 25 466 211 692 FCFA, dont 20 656 962 024 FCFA recouvrés et 4 809 519 668 en cours de l’être. Le bilan global de recouvrement s’établissait à la date du 24 juillet 2024 à 49 152 500 961 FCFA
Des réalisations qui sont saluées par l’opinion publique nationale à leur juste valeur, même si les avocats et même le syndicat des magistrats protestent contre certaines procédures de l’institution.
C’est dire que la moisson de l’assainissement en cours souhaité par les nigériens et engagé par le CNSP promet d’être à la hauteur des attentes. Il est vrai que le souhait de certains de nos compatriotes, très actifs sur les réseaux sociaux, animés beaucoup plus par des raisons politiciennes ou de revanche est tout autre. Ceux-là font feu de tout bois pour amener les membres de la CoLDEFF à agir dans leur logique, oubliant que ces derniers ont prêté serment sur le livre saint de leur confession. Malheureusement, en un an d’exercice, leur pression semble porter ses fruits, à en croire les rumeurs qui circulent dans les milieux de la CoLDEFF. Un climat de méfiance s’est installé au sein de l’institution. On parle de groupe du Président de la ColDEFF, le Colonel Abdoul Wahid Djibo et celui de la Vice-présidente, Mme Madame Laminou Sadé Tchiroma, laissant croire qu’il y a des fausses-notes au sein de l’Institution. Des sources bien informées confirment ce climat de méfiance et même un certain étiquetage fondé sur des considérations subjectives liées à la proximité avec le régime déchu. Toutefois, relativise notre source, des divergences pourraient apparaître dans l’interprétation des textes régissant le fonctionnement de la CoLDEFF.
Avec 42 commissaires répartis dans trois commissions, la COLDEFF se doit de garder à l’esprit le respect strict des textes de la République et la volonté clairement exprimée du Président du CNSP de ne pas en faire un instrument de règlement de compte. De son impartialité et son indépendance dépondront en grande partie son succès.
Adoum Boulkassoum