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Gestion des collectivités territoriales: Des administrateurs délégués (AD) remplacent les maires à la tête des communes

Photo Studio Kalangou
Image de la Présidence de la République du Niger

Le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État, le général de brigade Abdourahamane Tiani a signé le jeudi 4 avril 2024 l’ordonnance portant dissolution des conseils municipaux, conseils des villes et Conseils régionaux.

Aussitôt l’annonce faite qu’un décret a été signé le même jour par le Chef de l’État portant cette fois-ci nomination des administrateurs délégués.

Il a fallu plus de huit (8) mois après le coup d’État du 26 juillet 2023 pour que les conseils municipaux, des villes et régionaux soient finalement dissouts malgré les appels incessants d’une partie  des acteurs de la société civile qui a fait de la nomination des administrateurs délégués l’une de leurs principales revendications.

Des entités militarisées

Ces nominations qui ont concerné  105 communes sur les 266 que compte le pays, ont fait une part belle aux Forces de Défense et de Sécurité  principalement des officiers des FAN et de la  Police Nationale.

Pour plusieurs observateurs, le choix de ces femmes et hommes en uniforme pourrait s’expliquer par plusieurs raisons notamment la situation sécuritaire qui demeure préoccupante dans plusieurs localités du pays. La présence des FDS à la tête des entités décentralisées permettra également de renforcer le maillage sécuritaire car ces derniers pourront désormais changer la donne en apportant  leur touche dans la tenue des conseils départementaux de sécurité, ce cadre, à travers lequel, les autorités donnent les orientations et définissent les stratégies à adopter contre l’ennemi. Un autre atout, c’est aussi la neutralité de ces nouveaux administrateurs qui pourra conduire à la bonne gouvernance. Il n’est un secret pour personne, depuis l’avènement de la décentralisation au Niger, il y a de cela bientôt deux (2) décennies, rare sont les maires municipaux, présidents des conseils des villes et régionaux qui n’ont pas été épinglés dans leurs gestions engendrant dans la plupart des cas la dissolution de leurs conseils avant d’être poursuivis par la justice pour mauvaise gouvernance.

En attendant la poursuite des nominations à la tête des communes restantes, la militarisation des communes du Niger est diversement appréciée par les citoyens. Si certains ont apprécié la nomination des militaires à la tête des collectivités territoriales, certains estiment que les autorités doivent revoir leur copie.  Pour cette frange de la population, les FDS n’étant pas des administrateurs civils ayant reçus une formation adéquate et avec une qualification requise, il y a un risque que les lignes refusent de bouger afin d’atteindre le développement à la base, vrai mobile qui a conduit en 2004, les autorités de l’époque  à engager la décentralisation poussée qui a doté notre pays de 266 communes toutes catégories confondues.

Parmi les villes dont les nouveaux responsables sont déjà nommés figure Niamey, la capitale où le colonel Boubacar Soumana Garanké remplace Oumarou Moumouni Dogari. Ce dernier a certes eu la chance de trôner deux (2) fois sur la plus grande agglomération du Niger, malheureusement, il n’a jamais eu la chance de terminer un mandat.

Même si pour le moment aucune raison officielle n’a été avancée par les autorités de la transition pour faire partir ces élus locaux, plusieurs citoyens considèrent que le CNSP et le gouvernement viennent d’équilibrer les choses car après avoir dissout la Constitution, toutes les institutions de la République doivent être dissoutes avec elle y compris les collectivités territoriales.

Pour rappel, en 2010 le coup d’État perpétré par le général à la retraite Salou Djibo contre  le régime de la 5ème République, a procédé de la même manière en remplaçant les maires présidents des conseils municipaux, président des conseils des villes et des conseils régionaux par des administrateurs délégués parmi lesquels figuraient d’ailleurs des éléments des Forces de Défense et Sécurité (FDS).

 

Ibrahim Moussa

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