Annoncée officiellement le 24 février 2024 lors du sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ouverture des frontières entre le Niger et ses voisins, le Bénin et le Nigeria a du mal à se concrétiser sur le terrain.
Trois semaines après la levée des sanctions avec effet immédiat, la situation n’a pas connu une grande évolution même chez le grand voisin le Nigeria dont l’ouverture des frontières est censée suivre la décision du sommet d’Abuja. Après la levée des sanctions, seul le déplacement des personnes était autorisé entre les deux pays. Le gouvernement fédéral a maintenu la limitation de la circulation des marchandises notamment les céréales bloquées. Cette situation n’est pas étrangère au déficit céréalier que connait le pays cette année avec la chute de la naira, la monnaie locale, qui a conduit à des spéculations sur les prix des produits de grande consommation.
Ce mercredi 13 mars 2024, l’on apprend de sources dignes de foi que le Président Nigérian Bola Ahmed Tinubu a officiellement donné des instructions d’ouvertures des frontières avec le Niger.
Une nouvelle qui a été accueillie avec joie de part et d’autre des frontières car c’est des populations s’étendant sur 1500 kilomètres qui ont vu leurs échanges économiques interrompus depuis bientôt huit (8) mois. Une fermeture qui certainement a beaucoup contribué dans la crise économique qui sévit actuellement dans le Nord du Nigeria plus particulièrement au niveau des sept (7) Etats fédérés qui partagent des frontières communes avec cinq (5) régions du Niger.
Cette ouverture intervient après que plusieurs Gouverneurs des Etats fédérés frontaliers du Niger aient lancé des appels incessants au gouvernement fédéral suite aux énormes conséquences économiques engendrées par cette crise.
C’est plusieurs opérateurs économiques et autres citoyens qui ont énormément souffert dans les deux pays avec la réduction drastique des échanges entre les deux peuples liés par l’histoire et la géographie.
Après l’ouverture des frontières avec le Nigéria, les regards sont désormais tournés du côté du Bénin où la situation semble plus compliquée suite au bras de fer qui oppose les autorités nigériennes à leurs homologues béninois. Les premières accusent les autorités béninoises d’être à la solde de la France et de comploter avec cette dernière pour déstabiliser le Niger.
Pour le corridor béninois, nous pouvons dire à ce niveau que c’est aussi une question de temps compte tenu des voyages incessants effectués par plusieurs responsables nigériens au pays de Patrice Talon.
La semaine passée une délégation des responsables douaniers a effectué le déplacement de Cotonou suivie de celle du préfet du département de Gaya. Ce dernier s’est rendu à Malanville, entité administrative béninoise frontalière de Gaya où il a effectué d’ailleurs plusieurs visites en compagnie du maire de la ville hôte.
Même les conteneurs entreposés sur le pont qui sert de frontière entre les deux (2) pays seraient dégagés selon des témoins sur place.
Donc l’ouverture de cette frontière que les citoyens des deux (2) pays attendent avec impatience compte tenu de la fréquence des déplacements des personnes et des biens n’est qu’une question de temps à partir du moment où les autorités des deux pays continuent les discussions pour trouver un modus vivendi.
Ibrahim Moussa