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Fermeture de la frontière Niger-Bénin : A Gaya, les populations multiplient les stratégies de résilience !

Piroguiers faisant la traversée de par et d’autres de la frontière Bénin-Niger

Privation de se rendre librement dans certains pays voisins par les nigériens, en l’occurrence la population de Gaya la plus proche du Bénin voisin, et ce depuis la fermeture des frontières par la CEDEAO : communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. Une situation difficile que vit les jeunes à Gaya, un vide que seule la liberté de circuler pourrait combler.

La ville de Gaya constitue cette principale porte d’entrée et de sortie entre le Niger et le Bénin, mais depuis bientôt cinq (5) mois, elle est devenue un parking par excellence pour les véhicules de transport.

En effet, les bus qui transitaient pour quelques minutes avant de se rendre au Bénin voisin, depuis la fermeture des frontières terrestres chargent et déchargent leurs passagers à Gaya, ce qui rend le trafic plus dense. Cette fermeture imposée par la CEDEAO en réponse au coup d’État a eu un impact sur la population de Gaya incitant certains jeunes à se convertir dans d’autres activités pour s’adapter à la nouvelle donne. C’est le cas de Mamadou Yassambou conducteur de gros camion redevenu conducteur de taxi moto ‘’ je transporte des balles de friperies sur ma moto pour livrer aux clients, et je peux gagner 1500 voire 2000 francs jours, c’est mieux que le grand tour là ‘’.

Cette adaptation à la nouvelle situation vise à contrecarrer l’oisiveté affirme la jeune Sahara Mahamadou, qui a ouvert son restaurant à la rive du fleuve.

‘’ c’est par crainte de souffrir que j’ai ouvert ce restaurant, je fais une recette journalière de 15000 Francs au début mais aujourd’hui la situation est devenue compliquée car je gagne à peine 10000 Francs par jour c’est pour cela j’ai changé de menu, je vends juste la laitue ‘’

Pour Oumarou, cultivateur de son état, lui s’est transformé en docker

‘’ depuis la fermeture des frontières je suis devenu docker ; je peux gagner 10000 F par jour au début mais aujourd’hui rares sont ceux qui gagnent au-delà de 2000 Fcfa par jour ’.

Pour Zourkaleini dit leini l’assistant du chef piroguier, au début chacun se retrouve mais la réduction des frais de traversée par l’autorité de Gaya a complètement anéanti tous les acteurs de la chaine ‘’nous prenons 5000 f cfa par passager mais ils ont ramené le prix à 1500 F FCA, nous n’avons autre choix que d’obtempérer ‘’.

 

Malgré une telle résilience les populations s’impatientent et nourrissent le vœu de voir toutes ces sanctions levées, notamment l’ouverture des frontières.

Sahara de nous confier ceci ‘’ c’est vraiment triste, les pauvres souffrent, rien que ce matin, une dame paniquée a voulu refuser de monter à bord de la pirogue, il a fallu qu’on lui ferme les yeux ‘’.

Pour Oumarou de préciser cela‘’ :  s’il n’y a pas de consensus entre eux, nous n’allons pas leur forcer la main ‘’

Pour Zourkaleini d’ajouter ‘’nombreux sont les hommes qui migrent via ce fleuve souvent sans argent que nous prenons gratuitement’’

La fermeture des frontières entre les deux pays a bien rendu plus difficile la circulation des personnes et de leurs biens, impactant du coup l’économie locale.

 

Ahmed Sidi Balkissa 

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