Dan le cadre de la célébration de la journée mondiale de lutte contre l’abus et le trafic illicite de drogues, l’ONUDC en partenariat avec le gouvernement nigérien ont procédé au lancement du rapport mondial sur les drogues en 2023 à Niamey.
L’évènement a eu lieu en présence du Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation M. Hamadou Adamou Souley, de Mme la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies Mme Louise Aubaine, du Président de la Commission Nationale de Coordination de la Lutte contre la drogue au Niger M. Ousmane Beidou, du représentant régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre M. Amado Philip de Andrés Bernardos et plusieurs autres invités.
Au Niger tout comme dans la région, les statistiques démontrent que la tendance est en hausse par rapport à la consommation tout comme les saisies de drogues.
A titre illustratif, entre 2021 et 2023, les Forces de Défense et de Sécurité ont saisi plus de 17 tonnes de résine de cannabis, près de 9 tonnes d’herbe de cannabis et 218 kilogrammes de cocaïne au Niger.
Au Sahel, la quantité de cocaïne saisie est en nette augmentation (13 kg par an entre 2015-2020 à plus de 35 kg en 2021 et 863 kg en 2022) a souligné le représentant de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale.
Les études ont prouvé que le résine de cannabis est la drogue la plus saisie au Sahel et l’Afrique représente la moitié des quantités de l’opioïde pharmaceutiques, notamment le tramadol, saisi mondialement entre 2017-2021, a précisé le patron de l’ONUDC pour la région Afrique de l’Ouest et Centrale.
Devant ces chiffres épatants et pour répondre aux défis régionaux identifiés dans le Rapport Mondial sur les Drogues, l’ONUDC souhaite que les Etats mettent l’accent sur deux (2) principales interventions à savoir : la réduction de l’offre avec les interventions des directions et d’investigations et la réduction de la demande de drogues avec des interventions, de Traitement et de réinsertion.
S’agissant de ce dernier point, malgré l’ampleur du phénomène de la consommation de drogues, le Niger est confronté à un sérieux problème d’infrastructures de prise en charge, reconnait le Président de la Cellule Nationale de Coordination de lutte contre la Drogue M. Ousmane Beidou de plaider pour que les pays de la région modernisent leurs dispositifs législatifs et logistiques, mais et surtout de renforcer non seulement la coordination entre services, mais aussi la coopération internationale.
Jadis pays de transit, le Niger est devenu depuis quelques années un pays de consommation, une situation qui inquiète les autorités. « Les Statistiques indiquent que 69% de personnes traitées pour des troubles liés à la consommation de drogues en Afrique, ont moins de 35 ans. C’est une tendance préoccupante surtout qu’au Niger, on constate une augmentation sensible de la consommation de drogues en particulier chez les jeunes qui constituent une partie vulnérable de notre population », a laissé entendre le Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation.
Hamadou Adamou Souley d’inviter les Etats à mettre l’accent sur la prévention : « La prévention doit notamment permettre de sensibiliser les jeunes sur les risques liés à l’usage de la drogue et pour cela, je compte sur l’implication de tous les acteurs de la société civile, qu’ils soient parents, éducateurs, chefs traditionnels, leaders religieux, agents de santé, médias sans oublier nos partenaires », a-t-il insisté.
Le Ministre de l’intérieur de demander par la suite aux autorités des pays de la région de légiférer face aux évolutions des marchés illicites de drogues comme ça a été le cas avec le Tramadol en 2013. Hamadou Adamou Souley est persuadé qu’une législation adaptée au contexte en constante évolution permettra de lutter efficacement contre la propagation de ces substances et limiter leur impact dévastateur sur nos sociétés.
Ibrahim Laouali