La communauté internationale célèbre le mardi 23 mai 2023, la 10ème édition de la Journée Internationale pour l’élimination de la Fistule. Vingt ans après le lancement en 2003 de la Campagne mondiale pour mettre fin à la fistule, la fistule obstétricale, demeure la morbidité maternelle la plus fréquente. Elle résulte d’un travail d’accouchement prolongé, difficile, sans intervention médicale rapide et appropriée, entraînant une perte permanente et involontaire d’urines ou de matières fécales ou les deux à la fois. On estime qu’un demi-million de femmes et de filles vivent avec cette blessure dévastatrice pourtant évitable et traitable, parmi elles des milliers de nouveaux cas enregistrés chaque année.
Le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales Dr Illiassou Idi Mainassara dans son allocution a affirmé que la célébration de cette journée internationale offre l’opportunité de rappeler au grand public qu’il y a encore beaucoup de femmes et de filles qui souffrent de cette maladie invalidante et ainsi mobiliser les énergies pour le renforcement de la lutte contre ce fléau.
Les femmes et les filles atteintes de fistule subissent des conséquences bouleversantes, notamment l’incontinence chronique, la honte, l’isolement social, la pauvreté et des problèmes de santé physique, mentale et émotionnelle. Cette maladie touche ainsi de manière disproportionnée les femmes et les filles pauvres, défavorisées et marginalisées.
La persistance de la fistule est un signe d’injustice sociale Les lacunes dans la fourniture de soins de qualité, associées à des défis plus larges auxquels sont confrontées les femmes et les filles, tels que la pauvreté, les inégalités entre les sexes et socio-économiques, le manque d’éducation, le mariage des enfants et la maternité précoce, entravent le bien-être et les opportunités des femmes et des filles.
Le thème retenu pour cette année est : « 20 ans après : des progrès mais pas assez ! Agissez maintenant pour en finir avec la fistule d’ici 2030 ». C’est dire que des avancées sont enregistrées dans cette lutte mais les efforts sont à redoubler pour mettre fin à ce fléau social avant 2030.
Le choix de ce thème est une invite pour un engagement politique fort, des ressources et des investissements supplémentaires, ainsi qu’une collaboration renforcée entre les gouvernements, les communautés, les partenaires de développement, le secteur privé, les universités, les instituts de recherche et la société civile.
En rapport avec le thème de cette année le Niger mène des actions avec l’appui de Partenaires Techniques et Financiers dont le ministre salue et apprécie la disponibilité. En effet, nombre de mesures de nature à contribuer à cet objectif de « Mettre fin à la fistule d’ici 2030 ! » ont été prises, à savoir entre autres : l’adoption de la Loi 2006-16 sur la santé de la reproduction et son Décret d’application ; la création en 2004, d’un Réseau pour l’élimination de la Fistule avec comme mission le plaidoyer, la coordination, le suivi et l’évaluation de la lutte ; la création d’un Centre National de Référence des Fistules Obstétricales à Niamey ; la décentralisation de la prise en charge médico-chirurgicale aux 7 Centres de Santé Mère et Enfant du pays ; l’élaboration d’une stratégie nationale pour l’élimination de la Fistule Génitale Féminine et son plan d’action ; le renforcement des capacités des professionnels de la santé à travers des formations et le mentorat ; l’organisation des campagnes foraines de chirurgie réparatrice de la fistule génitale féminine au niveau des centres décentralisés ; la gratuité des services de consultation prénatale, de la césarienne et des contraceptifs fournis par les formations sanitaires Publiques ; la mise en œuvre de l’initiative « école de maris » qui a pour objectif d’impliquer les hommes dans la promotion de la santé et favoriser un changement de comportement favorable à la santé de la reproduction au niveau communautaire ; la mise en œuvre de l’approche de prévention à base communautaire de la fistule à travers la mise en place d’un réseau de relais communautaires dans les villages.
On doit éliminer, voire éradiquer la fistule génitale féminine dans notre pays ; pour cela, faisons en sorte que toutes les femmes et jeunes filles aient un accès universel à des services de santé de la reproduction de qualité et que les communautés surtout rurales soient impliquées dans la définition et la mise en œuvre des mesures de prévention.
Le Ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales Dr Illiassou Idi Mainassara a saisi cette occasion pour informer le public que son département ministériel, tirant les leçons de l’évaluation finale de la stratégie nationale d’élimination de la fistule génitale féminine 2016-2020, a élaboré sa troisième génération de stratégie 2022-2026 multisectorielle de lutte contre la fistule. Cette stratégie s’inscrit dans le cadre des objectifs de développement durable des Nations Unies et de la résolution de la 19ème session ordinaire de l’Assemblée des Ministres de la santé de la CEDEAO de juin 2018 sur l’élimination de la fistule.
C’est pourquoi, le Ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales compte impliquer les leaders politiques et d’opinions, les autorités administratives et coutumières, les professionnels de la santé, les chercheurs, les Organisations de la Société Civile, les communautés et les partenaires techniques et financiers, pour une mobilisation conséquente des ressources extérieures mais aussi domestiques afin de lutter durablement contre ce fléau.
Dr Illiassou Idi Mainassara a réaffirmé la volonté et l’engagement du gouvernement et de Son Excellence le Président de la République, Chef de l’Etat, Monsieur BAZOUM MOHAMED à investir dans le développement du capital humain et à soutenir toutes les initiatives de promotion de la santé de la reproduction.
En effet, le Programme de la Renaissance, Acte 3 dans son volet santé et protection des droits humains contribuera à lever certaines barrières socio-culturelles qui favorisent les mariages des enfants et les grossesses précoces ainsi que le recours tardif aux centres de santé et leurs corollaires de complications comme la fistule. Il a salué et encourager l’action inlassable des personnels de santé, des partenaires techniques et financiers et de toutes les autres parties prenantes qui travaillent inlassablement pour lutter contre la fistule. Il sollicite vivement, dès maintenant, l’appui de tous les acteurs pour une mobilisation générale et une accélération des actions pour bâtir un Niger sans fistule d’ici 2030.