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Trois ONGS déclarées personae non grata au Niger

Le Ministère nigérien en charge de l’intérieur, de la sécurité publique et de l’administration du territoire a retiré le mardi 12 novembre 2024, les autorisations d’exercice de trois Organisations Non Gouvernementales opérant sur le territoire nigérien. Selon les trois arrêtés signés du Ministre d’État, Ministre de l’Intérieur, l’ONG Internationale française « Agence d’Aide à la Coopération et au Développement (ACTED) », l’ONG nigérienne « Action Pour le Bien-Être (APBE) » et l’ONG International NGO Safety Organisation (INSO-Niger) une organisation d’origine néerlandaise ont vu leurs agréments retirés. Pour le moment, aucune explication officielle n’a été avancée par les autorités nigériennes pour motiver cette lourde décision. Tout ce que l’on sait, les trois ONGS opèrent dans l’humanitaire et sur certains secteurs de développement, principalement dans les zones d’insécurité. Le retrait d’autorisations d’exercice des trois ONGs serait certainement en lien avec les questions sécuritaires et de souveraineté.

 

En attendant d’en savoir plus, on sait que, présente au Niger depuis 2010, ACTED intervient dans divers domaines notamment l’éducation en situation d’urgence, dans le domaine de la sécurité alimentaire et la nutrition, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, de l’humanitaire, entre autres, en répondant aux besoins des populations déplacées et hôte particulièrement vulnérables au Niger. L’ONG internationale d’origine française intervient dans les régions de Tillabéry, Diffa, Tahoua et Niamey et emploie 271 personnes dont 253 nationaux et 18 internationaux avec 9 projets mis en œuvre. 210.669 personnes ont bénéficié de ses interventions en 2023 et plus d’un million de personnes depuis son installation, d’après des données publiées sur le site de l’ONG.

L’ONG nigérienne APBE qui a son siège national à Tahoua, quant à elle, a été créée en 2009 et intervient dans toutes les régions du Niger dans divers secteurs dont la protection aux personnes victimes de violation des droits humains, des victimes des conflits et autres catastrophes, la santé, la nutrition, la sécurité alimentaire, l’eau, l’hygiène et l’assainissement, l’humanitaire, la coexistence pacifique et le secteur pastoral.

La troisième ONG Internationale enregistrée aux Pays-Bas avec son siège à la Haye, dénommée Safety Organisation et opérant au Niger sous le nom de INSO-Niger est présente officiellement dans le pays depuis 2022. Elle soutient les acteurs humanitaires et de gestion de la sécurité en établissant des plateformes de coordination dans les zones à risque. INSO-Niger compte 140 ONG nationales et internationales comme partenaires et intervient dans les régions de Diffa, Tillabéry, Tahoua, Maradi et Dosso.

INSO fournit également aux ONG inscrites des services gratuits, notamment le suivi des incidents en temps réel, des rapports analytiques, les données, la cartographie, le soutien dans la gestion des crises, les orientations du personnel et la formation.

Ce sont donc ces trois organisations non Gouvernementales qui ont été déclarées personae non grata au Niger à travers le retrait de leurs autorisations. S’il est vrai qu’aucune explication n’a été donnée sur les arrêtés portant retrait des autorisations d’exercice des trois ONGs, dans certains milieux proches du pouvoir cependant, on les soupçonne d’être en intelligence avec des puissances étrangères ou de mèche avec les terroristes. Récemment, le pouvoir de Niamey parlait de la collusion entre certains membres d’ONGS internationales et des agents de renseignements de la DGSE française. Le Niger soupçonne aussi certaines acteurs d’ONGs d’être de mèche avec les Groupes armés non étatiques ou d’être tous simplement des relais de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) française.

Dans une interview accordée aux médias nationaux en août dernier, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’État a accusé la France de menées déstabilisatrices et la DGSE de se servir de certaines ONGS pour mener leurs actions.

Ce qui est sûr, le retrait de l’agrément des trois ONGs est intimement lié aux questions sécuritaires.

Adoum Boulkassoum

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