A la suite de la nomination des administrateurs délégués (AD) à la tête des communes rurales, urbaines et des villes en remplacement des conseils élus, des cérémonies d’accueil ont été organisées dans plusieurs localités pour recevoir les nouveaux promus. A cette occasion on a attendu plusieurs tons et annonces dans les discours prononcés par les administrateurs délégués en face des populations venues les rencontrer. Parmi ces nouveaux régents des communes certains se sont livrés à un procès sévère de la classe politique et particulièrement du régime déchu avec un réquisitoire accablant sur un ton de menaces dans la plupart des cas. Pour ces nouveaux AD, qui ne mesurent visiblement pas le sens de leur mission, il s’agit d’en découdre avec la classe politique et bannir tous les actes posés par cette dernière.
En revanche, d’autres ont prononcé un discours responsable pour appeler à la cohésion de leur entité et de la collaboration qu’ils attendent de leurs administrés. Ils ont parlé des défis qui auxquels tous les nouveaux AD doivent s’atteler à y faire face. Il s’agit principalement des questions sécuritaires et de la paix sociale, de la cohabitation pacifique entre les différentes communautés, entre agriculteurs et éleveurs surtout avec l’approche de la saison hivernale, de l’éducation, de la santé, de l’hydraulique … bref de tout ce qui peut contribuer au développement de leur commune.
Dans tous les cas, il est hautement nécessaire d’organiser ne serait-ce que des petits séminaires de formations au profit de ces nouveaux administrateurs pour la plupart des militaires abrupts, qui n’ont aucune notion de la gestion administrative, pour leur donner quelques rudiments sur l’administration mais surtout pour leur expliquer la mission qui leur incombe.
Cette mise à niveau est d’autant plus nécessaire, au regard des défis qui se posent dans le fonctionnement de ces différentes communes qui manquent de moyens nécessaires en vue de leur développement. Surtout que le départ des partenaires va priver beaucoup d’entre elles des ressources supplémentaires qui leur venaient considérablement en appoint dans leur vie quotidienne.
Du reste c’est une pratique bien connue, même avec les régimes civils, des séminaires gouvernementaux sont organisés par le Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME) et d’autres partenaires pour le renforcement des capacités des responsables de l’Etat. Ces formations concernent aussi les cadres de commandements et les responsables des collectivités.
Mato Mani