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Recrudescence des attaques terroristes à Tillabéri : Les cris de cœur des populations se multiplient

image d’illustration

La semaine passée a été marquée par des attaques terroristes dans plusieurs localités de la région du fleuve. Komabangou, Toudoun Damissa, Fandou Mayaki, Wouro Dialadjo et quelques villages  du département d’Ayorou ont été visités par des présumés éléments  terroristes rapportent des sources locales.

Entre les 19 et 20 avril 2024, des présumés terroristes ont mené plusieurs incursions ayant engendrées des victimes dans les rangs des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) mais aussi des civils. Dans leur folie, les bandits armés ont emporté de centaines de têtes de bétails, laissant derrière eux, douleur, panique et désolation.

Une situation qui a poussé les victimes à lancer des cris de cœurs auprès des autorités afin qu’elles intensifient les combats pour venir au bout de cette insécurité qui n’a que trop durée. Dans le lot de ces personnes qui ont décidé de briser le silence, figure  le  coordonnateur national du Comité Union Tillabéri M. Amadou Harouna Maiga pourtant disparu des radars depuis plusieurs mois.

Le comité union Tillabéri exprime son ras-le-bol  

Dans une interview accordée à la BBC section  Haoussa, le Coordonnateur du Comité Union Tillabéri pour la Paix et la Cohésion Sociale M. Amadou Harouna Maiga a brossé la situation telle qu’elle se présente actuellement dans la région. C’est un tableau peu reluisant dans lequel l’accalmie contraste avec la dégradation sécuritaire en fonction de là où résident les populations sur les deux rives du fleuve.  C’est la zone de Liptako Gourma, c’est-à-dire, la rive droite du fleuve Niger qui est aujourd’hui un lourd tribut.

Dans cette contrée, plusieurs attaques ont été enregistrées la semaine passée  occasionnant de pertes en vies humaines dans les rangs des FDS mais aussi  des civils, a déploré Amadou Harouna Maiga. Des centaines de têtes d’animaux ont également été emportées dans les localités de Toudoun Damissa dans le département de Filingué et dans plusieurs villages du département d’Ayorou.

Selon Amadou Harouna Maiga, vers Ayorou, les terroristes seraient arrivés  une logistique constituée de sept (7) véhicules Toyota et plusieurs motos via lesquels, ils auraient embarqué du bétail.

A Say, l’acteur de la société civile a fustigé ce qu’il a qualifié  d’ultimatum que les bandits armés donnent aux populations généralement ne dépassant pas 72 heures pour plier bagages. Il a aussi manifesté son mécontentement face à ce qu’il considère comme une réticence de la part des forces de défense et de sécurité qui ne réagissent pas parfois à temps en cas d’attaques malgré que ces dernières soient  positionnées par endroit  à des distances n’excédant pas dix (10) kilomètres du lieu d’attaque.

Tout en reconnaissant des avancées enregistrées sur la rive gauche du fleuve, c’est-à-dire,  vers Ouallam, Banibangou et Téra, M. Amadou Harouna Maiga appelle les populations à plus de résilience étant persuadé que tôt ou tard cette situation sera  dans l’avenir un mauvais souvenir.

Les cris de cœur des ressortissants de la région de Tillabéri ne se limitent pas aux seuls membres du comité union Tillabéri pour la paix et la cohésion sociale.

Dans un audio largement partagé sur les réseaux sociaux, l’internaute Ali Téra a lancé un appel aux autorités de la transition d’envoyer un hélicoptère pour bombarder des terroristes qui ont attaqué la localité de Komabangou, le samedi 20 avril dernier.

Plusieurs autres citoyens anonymes ont exprimé leur ras-le-bol à travers des vocaux dans lesquels, ils dénoncent avec impuissance la situation qui prévaut actuellement dans leurs localités respectives.

Mea-culpa et début de prise conscience ?

Dans les différents audio partagés via les réseaux et médias sociaux notamment WhatsApp est Facebook, des citoyens ont commencé à faire leur mea-culpa. La détérioration de la situation dans cette partie du Niger est la conséquence  de plusieurs actions parmi lesquelles, la complicité qui a existé aux premières heures des attaques armées entre certains ressortissants de la région et des jeunes soupçonnés ou accusés de mener des actions de nature à semer la terreur dans les villages, entend-on ça et là.

Les partisans de cette thèse estiment que  le laxisme de certaines personnes natives de la région, a beaucoup contribué dans la détérioration de la situation sécuritaire qui  exacerbe aujourd’hui les uns et les autres.

Ces genres de réactions viennent visiblement de sonner le glas du manque d’une prise de conscience des populations à la base, des réactions  certes tardives mais qui peuvent  changer la donne surtout que, l’Etat n’a jamais cessé de demander la collaboration des civils conscient que la lutte contre le terrorisme est loin d’être le seul apanage des Forces de Défense et de Sécurité (FDS).

 

Ibrahim Moussa