Ils ont tous perdu leurs cautions de 30 millions F CFA chacun déposées à la Caisse des Dépôts et de Consignations, soit 510 millions F CFA non remboursable.
Une moisson qui pourrait être inédite pour la Caisse des Dépôts et Consignations car pour la première fois, une élection présidentielle a rassemblé 17 candidats n’ayant pas atteint le score de 5% leur permettant d’être remboursés conformément aux textes électoraux du pays de la Teranga.
Ces scores sonnent à la limite une humiliation chez certains candidats qui par le passé réalisaient pourtant des taux acceptables, ce qui selon plusieurs observateurs devrait interpeller les consciences chez la vieille garde de la classe politique sénégalaise.
Des candidats comme Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, Idrissa Seick, ancien Premier Ministre pour ne citer que ceux-là doivent regarder dans le rétroviseur voire même faire leur mea culpa face à leur descente aux enfers sur l’arène politique.
Sous d’autres cieux, ces résultats issus de ce qui est convenu d’appeler un ‘’vote sanction’’ à l’égard de ces routiniers de la présidentielle, qui à un moment ou à un autre ont composé avec le Président Macky Sall devait les conduire logiquement à prendre leur retraite politique.
Si la tendance se maintient aux législatives, Khalifa Sall, Idrissa Seick et consorts risqueraient tous d’être absents à l’Assemblée nationale, ce qui va sonner du coup leur mort politique. Et comme dit l’adage, ‘’ il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent’’.
Un conseil Constitutionnel vent débout pour la démocratie
Après la publication des résultats provisoires de la présidentielle par la Cour d’Appel de Dakar, le Conseil Constitutionnel a par ailleurs invité les candidats désirant déposer une requête aux fins de contestation des opérations électorales de la faire parvenir à son greffe, au plus tard le jeudi 28 mars 2024 à minuit.
Cette institution à travers ses sept (7) membres a pesé de tout son poids pour préserver la démocratie et les institutions de la République. Le bras de fer qu’elle a engagé avec le Président sortant Macky Sall a fini par contraindre ce dernier à organiser l’élection présidentielle dans un délai très court et qu’il finira passer le témoin le 02 avril 2024 conformément au délai constitutionnel.
Ce qui frappe dans cette élection sénégalaise du 24 mars 2024, c’est surtout l’absence de contestation, un fait pourtant récurrent chez les mauvais perdants après un scrutin en Afrique.
L’absence de contestation s’est traduite, cette fois-ci, dès la nuit même du scrutin, c’est-à-dire quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote, lorsque plusieurs candidats ont accepté leur défaite félicitant au passage le vainqueur Bassirou Diomaye Faye.
Le principal challenger du nouveau président, le candidat de la Coalition au pouvoir Benno Berk Yakar Amadou Ba, a, à son tour félicité le gagnant avant que le Président sortant Macky Sall lui emboite les pas.
Bref, tous les ingrédients étaient alors réunis pour parler d’une élection sans contestation majeure, preuve de la maturité politique du peuple sénégalais. Mieux, le Président de la République nouvellement élu Bassirou Diomaye Faye a été reçu par le Président Macky Sall à la présidence de la République, ce jeudi 28 mars 2024, une façon pour les deux hommes d’Etat d’entamer la passation des charges en attendant la cérémonie officielle prévue à cet effet.
Ibrahim Moussa