Parler de l’autonomisation de la femme dans la ville de Gaya, renvoie directement à l’union « Kambé go kéré kambeyra, qui se traduit en français par « les mains dans les mains ».
Créée en 2015 par une poignée de femmes, l’union compte aujourd’hui 70 femmes issues de 5 groupements, ce qui fait d’elle une référence dans la capitale du dendi. Leur terrain de prédilection, la terre, qui ne ment pas comme on le dit le plus souvent en Afrique.
L’association dispose actuellement d’un champ de sorgho, d’un champ de riz, d’un champ de maïs et aussi d’arachide qui sont exploités par les femmes dans cette contrée du Niger fertile et très propice à l’agriculture.
Face à leur dévouement à travailler la terre dont elles transforment les récoltes notamment l’arachide, à partir de laquelle, elles extraits de l’huile, de la pâte d’arachide et du tourteau. Ces femmes sont aujourd’hui à l’abri des besoins et prennent même en charge certaines dépenses dans leurs ménages.
Parti du néant, l’union dispose aujourd’hui d’un fonds qui lui permet non seulement de rouler mais de répondre à la mission qu’elle s’est assignée : ‘’C’est dans l’optique de s’entraider que nous avons créées la structure, nous avons commencé avec des cotisations mensuelles que nous collectons entre nous, et c’est avec cela que nous avons payé le local, et assuré le salaire du gardien ainsi que la femme de ménage », a précisé Mme Aissa, vice-présidente de l’Union « Kambé go kéré kambeyra ».
Produit à environ deux tonnes, l’arachide joue un rôle prépondérant dans les activités de l’union. L’extraction de l’huile qui a débuté de manière artisanale a pris son envol aujourd’hui avec des moyens sophistiqués offert par des partenaires techniques et financiers. C’est un chiffre d’affaire de cinquante un millions, qui est enregistré chaque année par l’Union rien que pour la vente des dérivés de l’arachide.
« Pour l’extraction de l’huile, nous avons désormais des appareils sophistiqués qui font de la décortication jusqu’à l’extraction de l’huile » s’est réjouie Mme Aissa, présidente des femmes transformatrices de ‘’Kambé go kéré kambeyra’’.
Tout comme l’arachide, les autres produits issus de l’exploitation des terres tels que le mil, le maïs et le Riz permettent également à l’association de renflouer ses caisses à travers la commercialisation de ces céréales.
En plus de leur propre production, les femmes de l’union arrivent à stocker dans leur magasin plusieurs tonnes de céréales constituées de 120 sacs de maïs, 120 sacs de mils, 120 sacs de sorgho. Ces stocks sont commercialisés pour permettre à l’association de partager les dividendes, ce qui contribue à l’autonomisation des 70 femmes membres de ‘’Kambé go kéré kambeyra’’. « Nous sommes devenues autonomes, je subviens à mes besoins et ceux de mes enfants. », a affirmé, Mme Aissa, membre de l’union.
Une autonomisation soutenue par les hommes
Les femmes de cette structure ont également le soutien des hommes qui les assistent dans la production des céréales, grâce à la culture que font ces femmes, nous arrivons à subvenir aux besoins de la famille ensemble, « à la fin des récoltes, nous conservons une partie pour la consommation, et le reste est mis sur le marché, et c’est pour cela que je lance un appel aux hommes à soutenir les femmes dans leurs activités » dira Hachimou Souleymane, gérant du champ de sorgho de son épouse, Présidente d’un des groupements de l’Union
Une autonomisation épaulée par l’État et les partenaires
Dans leurs activités, les membres de l’union sont aidés par l’État du niveau central au niveau décentralisé. « L’Union est reconnue pour la qualité de ses activités, c’est une plus-value sur les activités des femmes parce qu’elles arrivent à couvrir le besoin de la population en huile, en tourteaux, et en céréales. Mon conseil, c’est d’effectuer des voyages d’études dans les autres régions du Niger afin de puiser de l’expérience des autres, de chercher beaucoup de formation sur la transformation et la commercialisation. », dira Mme Mahamadou Amina, Directrice Départementale de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant de Gaya.
Les Partenaires Techniques et Financiers (PFT) à leur tour, apportent leur soutien á travers des appels d’offres dont l’union saisie l’opportunité soit pour avoir des crédits, soit des dons.
« Le partenaire ayant visité notre local et notre matériel d’extraction d’huile qu’il a trouvé archaïque, s’est engagé en nous dotant de matériel moderne et nous a construit un bureau où se trouve actuellement le siège de l’union », a souligné la présidente de la structure Mme Ramatou Adamou.
‘’Kambé go kéré kambeyra’’par la voix de sa Présidente, ambitionne d’être une référence à l’échelle internationale surtout qu’elle commence à engranger des financements destinés à appuyer les actions pour le Développement des Initiatives Locales.
Ahmed Sidi Balkissa