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Gabon : Le général Brice Oligui Nguema, nouvel homme fort du pays

le Général Brice Oligui Nguema, le nouvel homme fort du Gabon

Après la première déclaration faite très tôt dans la matinée sur la télévision publique Gabon 24 annonçant l’annulation des résultats des élections générales du 26 Août dernier et la dissolution des institutions de la République, les choses semblent se précipiter à Libreville.

Dans la foulée des évènements de ce mercredi 30 août 2023, les gabonais connaissent désormais le nom de celui qui a mis fin à la dynastie Bongo à savoir : le général Brice Oligui Nguema, patron de la garde nationale, le désormais, nouvel homme fort du pays.

Le Président déchu Ali Bongo Odimba,  en résidence surveillée, a dans une vidéo indiqué qu’il est sans nouvelle de son épouse et de son enfant apportent des sources en provenance de Libreville. Aussitôt le putsch annoncé, ils étaient des milliers des citoyens gabonais qui ont envahi les rues de Libreville, Port Gentille et autres localités du pays pour manifester leur joie.

Après une première tentative de le renverser en 2019 qui n’a pas aboutie, la deuxième de ce mercredi 30 août 2023 semble être la bonne pour Ali Bongo qui est actuellement dans les mains des putschistes.

Le général Birce Oligui Nguema vient ainsi mettre fin à une dynastie qui a duré 56 ans de règne après le magistère de 32 ans d’Omar Bongo père et celui de 14 d’Ali Bongo Odimba, qui a succédé à son défunt père en 2009.

Qui est le général Brice Oligui Nguema ?

Fils d’un Officier Général gabonais, Brice Clothaire Oligui Nguema choisit lui aussi le métier des armes très tôt en intégrant l’actuelle Garde Républicaine du Gabon. Formé à l’académie royale militaire de Meknès au Maroc et ayant suivi le stage commando du Centre d’entraînement commando en forêt équatoriale du Gabon, Brice Clothaire Oligui Nguema est vite remarqué par la hiérarchie militaire de la garde prétorienne et devient l’un des aides de camp d’Omar Bongo et le restera jusqu’à sa disparition en juin 2009.

À l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir, Brice Clothaire Oligui Nguema est envoyé en diplomatie pendant une dizaine d’années. Ainsi, il est attaché militaire à l’ambassade du Gabon au Maroc puis au Sénégal et selon certaines sources, il le vit comme un exil.

Un an après l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) d’Ali Bongo survenu à Ryad en Arabie Saoudite en octobre 2018, le colonel Brice Clothaire Oligui Nguema est rappelé au Gabon où il remplace un autre colonel – Frédéric Bongo – à la tête du service de renseignement de la Garde Républicaine : la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS).

Six mois après, Brice Clothaire Oligui Nguema est encore promu, mais cette fois-ci à la tête de la Garde Républicaine où il remplace le général Grégoire Kouna. À la tête de la « G.R. », il impulse des réformes en vue de la rendre plus efficace dans sa mission fondamentale : le maintien du régime.

Pour cela, il renforce le dispositif de protection d’Ali Bongo, mais sa réforme la plus marquante est sans doute le développement de la Section des Interventions Spéciales (S.I.S – une unité spéciale placée sous l’autorité directe d’Ali Bongo, ndlr.) qu’il fait passer d’une trentaine à plus de 300 éléments (avec près de 100 tireurs de précision !), qu’il dote d’équipements de pointe et dont il compose même le chant ! Un chant qui dit entre autres : « Je défendrais mon président avec honneur et fidélité », tout un programme !

Mais Brice Clothaire Oligui Nguema est aussi dans les « affaires ». Ainsi, il dispose de plusieurs propriétés aux États Unis d’Amérique d’une valeur de plus d’un million de dollars selon une enquêtede l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) de 2020. En 2018, par exemple, il a acheté – en cash ! – une propriété à Silver Spring dans le Maryland à 447. 000 dollars !

À l’approche des élections présidentielles au Gabon, Brice Clothaire Oligui Nguema avait la charge de consolider le pouvoir d’Ali Bongo pour préparer l’avènement de son fils. Du moins officiellement

Apparemment cet officier supérieur a failli dans sa mission. À moins qu’il n’ait retourné da veste et participé au coup d’état auquel on a assisté dans la nuit de mardi à mercredi.

Comme l’annonce de la destitution d’Ali Bongo a eu lieu dans la cour même du Palais présidientiel, une forteresse protégée justement par la garde républicaine, on peut penser que le deuxième scénario est le plus plausible. On devrait reparler du général Oligui Nguema dans les heures et les jours qui viennent.

 

Source : Mondafrique