Situées respectivement dans les départements de Dakoro et Guidan Roumdji, les communes rurales de Dan Goulbi et Chadakori ont été victimes de la sécheresse en 2021. Une catastrophe naturelle qui a rendu les populations vulnérables au point où certains chefs de familles n’arrivaient plus à s’acquitter de leur responsabilité, c’est-à-dire, assurer le minimum vital.
Face à l’urgence, le fonds des nations unies pour l’Enfance (Unicef) a répondu à l’appel lancé par le gouvernement pour venir appuyer le projet filets sociaux adaptatifs II ‘’WADATA TALAKA’’ dans le but de renforcer la résilience des ménages.
Quatre (4) passages trimestriels qui donne droit à 45.000 F CFA par passage et par ménage ont débuté le 18 novembre 2022 et qui ont pris fin ce 31 mai 2023. Les opérations ont touché 3248 bénéficiaires dans la commune de Chadakori et 3208 à Dan Goulbi, soit 6450 bénéficiaires pour les deux communes.
« C’est suite à l’appel lancé par l’Etat du Niger avec la sécheresse de 2021 que l’Unicef sur financement du gouvernement allemand à travers la KFW est venu appuyer le projet filets sociaux adaptatifs II ‘’Wadata Talaka’’ en vue de renforcer la résilience de la population dans les deux communes », a expliqué Abdoulkader Keita Lawali, Responsable Animation Terrain ( filets sociaux) dans la commune rurale de Dan Goulbi. Au total, c’est la bagatelle somme de 1.161.000.000 F CFA qui ont été dispatchés.
Un appui venu à point nommé
Démarré à un moment ou les poches et les greniers des paysans sont vides, le cash transfert a été une bouée de sauvetage pour les bénéficiaires. « Avec ces 45000 F, nous achetons des céréales (mil, riz) et des condiments pour nourrir la famille), a témoigné Houré Laminou, habitante de Yan Gawouna, village de la commune rurale de Dan Goulbi.
Le chef dudit village d’apprécier à son tour, les changements que le cash a apporté dans les ménages. ‘’ chaque ménage dans mon village a reçu au total 180.000 F CFA sur les quatre (4) opérations. Ceci a beaucoup contribué dans la stabilisation des ménages », s’est réjoui Mani Mahaman.
A Dan Dadi, un des 33 villages bénéficiaires toujours dans la commune de Dan Goulbi, le cash transfert a permis aux ménages de se relever et remonter la pente car chacune des quatre opérations est intervenue au moment opportun, soit après une mauvaise récolte ou début de l’installation de la saison des pluies, comme c’est le cas actuellement avec cette dernière phase qui marque la fin du projet.
« La sécheresse a provoqué une famine, ayant fait le constat, l’Unicef est venu à notre chevet et aujourd’hui, nous pouvons dire que nous mangeons à notre faim grâce à cet appui », a affirmé Mme Ama elhadji Wassa, mère à Dan Dadi.
‘’Avant l’intervention des filets sociaux, ici à Dan Dadi, plusieurs chefs de ménages étaient dans l’incapacité d’assurer ne serait-ce qu’un seul repas quotidien. Mais actuellement, au moins un plat est assuré dans la journée », a notifié M. Salao Dan Nomao, chef de famille.
La municipalité tire un bilan satisfaisant de l’opération cash transfert. « Le début de l’opération est intervenu au moment où chacun des bénéficiaires ne disposait d’un seul grain dans son grenier et ce qui est au champ n’était pas encore mûr, c’était le début de l’opération. Elle a été accueillie et applaudie dans toute la commune. La seconde phase était intervenue au début des récoltes et ça a permis à ces personnes fragiles d’économiser ce qu’elles ont eu pendant la saison. La 3ème phase est intervenue au moment où ils faisaient leurs baptêmes, leurs mariages, ce qui leur a permis du coup d’épargner ce qu’ils ont cultivé. La toute dernière phase qui est intervenue ces jours-ci est très bien arrivée parce qu’elle coïncide avec le début de la saison, ce qui va permettre à cette communauté d’entrer dans la nouvelle saison avec plus d’énergie, avec plus de vigueur, avec plus de joie, en travaillant avec ce qu’ils ont économisé, ce qui a réduit le coup de leur vulnérabilité. Ça résume que l’opération est très satisfaisante dans la commune », a souligné M. Younoussa Damo, maire de la commune rurale de dan Goulbi.
satisfécit général également au niveau des membres du comité de gestion des plaintes, qui se réjouissent de la transparence qui a caractérisé les opérations, ce qui du coup a empêché le dépôt d’aucune plainte, a précisé Abdoulaye Mahaman, président dudit comité à Yan Gawouna.
Bénéficiaires, autorités locales et agents des filets sociaux, tous ont remercié l’Unicef pour cet appui qui a permis aux 6450 ménages non seulement de s’assurer la pitance journalière mais aussi d’épargner une partie de leurs récoltes. Conscients de la fin de cette opération et de l’éventualité d’autres catastrophes naturelles qui peuvent surgir à tout moment, les autorités locales ont pris le devant.
« Depuis que cette sécheresse avait frappé la population en 2021, nous avons commencé à sensibiliser les gens à prendre des mesures de résilience et quand cette phase d’intervention des partenaires par l’appel de l’Etat est arrivée, ça nous a permis maintenant d’élargir notre assiette de sensibilisation et de conscientiser la population à compter sur elle-même et à faire un effort pour que la production soit améliorée », a précisé le maire Younoussa Damo de la commune rurale de Dan Goulbi.
En plus de l’assistance alimentaire, l’opération cash a été une occasion pour les Responsables Animation Terrain ( RAT Unicef) de sensibiliser les populations sur les questions de la malnutrition, des PFE, bref sur tout ce qui concours à la promotion de la santé communautaire, a indiqué Abdoulkadri Keita Lawali (RAT) commune rurale de Dan Goulbi. Cette séance de sensibilisation rentre dans le cadre de l’objectif visé à travers cette action, c’est-à-dire, la mise en place d’un cadre d’actions conjointes en vue de faire bénéficier les populations de toutes les interventions des projets orientés vers l’accès aux services de base et amélioration des conditions de vie des populations.
Ibrahim Moussa,
Envoyé spécial