Robert Lisinge, Directeur par intérim de la Division du développement du secteur privé et des finances, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a déclaré que l’Afrique doit rapidement accroître ses investissements dans les énergies propres et renouvelables pour saisir une grande partie des 8 000 GW de sources d’énergie propres supplémentaires attendues dans le monde d’ici 2030, mais a besoin du bon cadre pour attirer les financements du secteur privé.
Accroître les investissements dans les énergies durables
« Nous devons relever le défi critique de notre environnement politique et réglementaire qui entrave souvent les investissements à grande échelle et la participation efficace du secteur privé », a déclaré M. Lisinge à l’ouverture d’un évènement sur le thème « Améliorer la réglementation pour accélérer les investissements du secteur privé afin d’atteindre l’ODD 7 et les objectifs de transition énergétiques en Afrique » en marge du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, à New York, cette semaine.
« Nous devons combler le déficit d’accès à l’énergie qui a laissé plus de 600 millions de personnes en Afrique sans accès à l’électricité », a souligné M. Lisinge, ajoutant que l’objectif climatique d’un réchauffement de 1,5°C appelle à des changements importants dans la façon dont l’énergie est produite et consommée en Afrique et à l’échelle mondiale.
Le Forum politique de haut niveau est cette année placé sous le thème « Accélérer la reprise après la maladie à coronavirus et la mise en œuvre intégrale du Programme 2030 pour le développement durable à tous les niveaux ». La reprise après les répercussions de la COVID-19 et l’élan croissant vers la réalisation des ODD sont essentiels pour rester sur la bonne voie et respecter les échéances de 2030.
L’évènement parallèle s’est concentré sur les investissements du secteur privé contribuant à accélérer l’accès à l’électricité et le développement des énergies renouvelables en Afrique, à accélérer la transition énergétique et à renforcer la résilience pour faire face aux répercussions négatives de la COVID-19 sur l’ODD 7 en Afrique.
- Lisinge a noté que les crises de la COVID-19, la guerre en Ukraine, la stabilité énergétique et macroéconomique et le changement climatique ont poussé les économies africaines à bout et accru leur vulnérabilité. Il a déclaré que les défis doivent être relevés sans « perdre de vue les investissements nécessaires au développement durable, à la transformation économique et sociale et à la prospérité à long terme ».
Réformes réglementaires et politiques pour attirer le secteur privé
Les besoins d’investissement pour l’électricité en Afrique sont énormes, a déclaré M. Lisinge, soulignant que les Partenariats public-privé (PPP) sont essentiels pour attirer le secteur privé et promouvoir des financements innovants dans le développement de l’énergie durable.
Présentant une évaluation du statut et des défis de l’ODD 7 en Afrique, le Chargé des affaires économiques de la CEA, Anthony Monganeli Mehlwana, a souligné que 43 % de la population africaine n’a toujours pas accès à l’électricité et que 170 millions d’Africains ont besoin de technologies de cuisine propres.
« Nous devons mettre à jour les systèmes législatifs et réglementaires et mettre en place des incitations pour attirer les investissements du secteur privé dans des projets de pointe du secteur de l’électricité. Nous devons également rehausser le profil de la cuisine propre en Afrique comme nous l’avons fait avec l’énergie solaire », a déclaré M. Mehlwana.
Il y a un immense besoin d’investissement dans le secteur de l’électricité en Afrique, a déclaré M. Andrea Renzulli, Chargé des politiques et de la réglementation à la Fondation RES4Africa, dans une présentation sur un projet encourageant la réforme du secteur de l’électricité dans 16 pays africains.
Selon la Banque africaine de développement, le secteur de l’électricité en Afrique a besoin d’un investissement annuel de 90 milliards de dollars jusqu’en 2030 si le continent veut répondre aux principales demandes énergétiques.
La demande d’électricité de l’Afrique représente 2 % de la demande mondiale d’électricité, et cela devrait quadrupler d’ici 2040, mais le continent a reçu le moins d’investissements dans le secteur de l’électricité, car les cadres réglementaires de nombreux pays africains n’autorisent pas la participation du secteur privé à certaines domaines de la chaîne de valeur de l’électricité, a déclaré M. Renzulli.
Contribuant à la discussion, le Secrétaire général de la Fondation RES4Africa, M. Roberto Vigotti, a souligné la nécessité d’avoir des projets d’énergie propre bancables, des cadres d’investissement solides et des mécanismes pour réduire les risques d’investissement sur le continent.
« Nous devons réduire le coût du capital ; parfois un projet solaire en Italie coûte sept fois moins cher que ce même projet en Ouganda. Cela est due à la perspective de risque qui est élevée. Nous devons réduire le coût du capital en mobilisant des obligations vertes et en réduisant les risques d’investissement », a déclaré M. Vigotti.
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À propos de la CEA
Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales de l’Institution et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.
Composée de 54 États membres, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) joue un double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique.
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