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Déclaration du Secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Antonio Pedro

Antonio Pedro, Secrétaire Exécutif  par intérim de la CEA

Excellences,

Distingués délégués,

Mesdames et Messieurs,

Ce n’est un secret pour personne que nous sommes actuellement loin de tenir les promesses du Programme de développement durable à l’horizon 2030, en particulier sur le continent africain.

Néanmoins, sauver les ODD pour l’Afrique est possible.

Nous devrons prendre des mesures décisives pour tirer parti des opportunités qui s’offrent à nous pour atteindre nos objectifs collectifs.

Pour l’Afrique, je vois cinq facteurs qui doivent être mis à profit :

Premièrement, accélérer la mise en œuvre de l’Accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine, qui servira de catalyseur pour renforcer les capacités de production, parvenir à une industrialisation durable et à la diversification économique, un facteur clé pour briser la dépendance excessive de l’Afrique à l’exportation de matières premières et réduire sa vulnérabilité aux chocs externes. La COVID-19 nous a appris une leçon sur la raison pour laquelle la délocalisation de proximité en Afrique ou Afroshoring doit être une priorité.

Deuxièmement, accélérer la transformation de l’agriculture et des systèmes alimentaires avec le Programme commun d’agro-parcs africains (CAAP) comme point d’entrée clé.

Troisièmement, renforcer la sécurité minérale de l’Afrique pour répondre aux besoins fondamentaux des populations et accélérer la transformation structurelle des économies locales en allant au-delà de l’extraction des ressources vers la valeur ajoutée, la Zone économique spéciale transfrontalière RDC-Zambie pour les batteries et les véhicules électriques en est un exemple.

Quatrièmement, faire du capital naturel du continent un moteur de croissance et de développement durable en développant un marché des crédits carbone solide susceptible de générer 82 milliards de dollars américains par an si nous parvenons à vendre une tonne de CO2 à 120 dollars américains.

Cinquièmement, favoriser l’action climatique et les transitions énergétiques durables en exploitant l’énorme potentiel solaire, hydrogène, géothermique, hydroélectrique et éolien de l’Afrique pour promouvoir l’économie verte et bleue.

Le développement du capital humain, la transformation numérique, la science, la technologie et l’innovation sont les fondements du développement durable de l’Afrique, au-delà des mesures du PIB.

Pour réaliser un changement transformationnel, nous devons déplacer notre attention des projets pilotes et des projets d’exécution vers des programmes intégrés avec une plus grande échelle, ambition et profondeur.

Nous devons également tenir compte de l’appel du Secrétaire général à une réforme ambitieuse de l’architecture financière mondiale pour l’adapter à son objectif, et à une relance des ODD de 500 milliards de dollars, pour une liquidité accrue afin d’accélérer les progrès vers les ODD.

Alors que les BMD contribuent déjà de manière significative à la réduction des risques des investissements sur le continent, il demeure nécessaire d’améliorer les cadres multilatéraux de restructuration de la dette et de débloquer le financement climatique.

Au cœur du programme de réforme intérieure se trouve la nécessité de mobiliser des ressources en élargissant le filet fiscal, en approfondissant les marchés de capitaux et en freinant les Flux financiers illicites.

Créer des conditions favorables à l’investissement national ainsi qu’aux Investissements directs étrangers sera également essentielle pour impliquer le secteur privé et favoriser l’émergence des Petites et moyennes entreprises compétitives. La mise en œuvre efficace de politiques de contenu local intelligentes peut être la solution.

La CEA réaffirme son engagement à soutenir ses États membres et à travailler en collaboration à travers le système et avec toutes les parties prenantes pour renforcer la capacité d’action de l’Afrique et réaliser l’Afrique que nous voulons.

Je vous remercie de m’avoir donné la parole.

-Fin-