Le gouvernement de transition de la République du Niger sous l’égide du général de brigade Abdourahamane Tiani a dénoncé les accords de coopération militaire avec les États-Unis, le 16 mars 2024. Depuis lors, c’était le statuquo, il a fallu entre l’ambassadrice américaine au Niger et le Ministre de l’intérieur, le général Mohamed Toumba pour que les deux personnalités abordent la question. Lors de cette entrevue, la diplomate américaine, a laissé entendre qu’ils présenteront un calendrier de désengagement de leurs troupes.
C’est désormais qu’une question de temps. Le retrait tant attendu des forces américaines du Niger figure sur l’agenda du Pentagone comme rapporté par la chaine CNN qui annonçait que le vice-secrétaire d’État américain Kurt Kampbell a abordé la question avec le Premier Ministre Ali Mahaman Lamine Zene qui se trouvait aux USA dans le cadre de la réunion du printemps de la Banque Mondiale.
« Dans les prochains jours, des discussions auront lieu avec le ministère de la défense nationale sur le calendrier du retrait », a indiqué le responsable américain.
Toujours selon CNN, cette annonce a été faite lors d’une deuxième rencontre courant cette semaine entre le Premier Ministre Lamine Zene et le secrétaire d’État Kampbell à Washington.
Au total, un millier de soldats américains sont stationnés sur une base à quelques encablures de la ville d’Agadez, chef-lieu de la région du même nom située à presque 1000 kilomètres au Nord-est de Niamey.
Des sources non officielles indiquent que cette base permet aux américains de contrôler la région et ce, jusqu’au moyen orient dans le combat que le pays de l’oncle Sam mène contre le terrorisme international. Elle a été implantée au Niger en 2012 dans le cadre de la coopération militaire entre les deux (2) États-Unis.
Le Premier Ministre Lamine Zene Ali Mahaman a notifié à son interlocuteur le désir de son pays de poursuivre le partenariat avec les États-Unis tout en apportant une nuance avec la France dont les soldats ont quitté le Niger au moins de décembre 2023.
C’est dans la nouvelle politique des autorités nigériennes de la transition de revoir l’ensemble des accords militaires que le pays avait signé avec ses partenaires que les accords militaires avec les américains ont été également dénoncés.
Ces dénonciations interviennent d’ailleurs après le départ des troupes françaises de l’opération Barkhane et celles d’EUCAP SAHEL. Cette dernière est une force civile de l’Union Européenne qui avait pour mission de former les Forces de Défense et de Sécurité nigérienne dans la guerre sans merci qu’elles mènent contre les forces du mal.
L’annonce du retrait des forces spéciales américaines arrive aussi dans un contexte où les nigériens multiplient les manifestations pour exiger le départ de ces troupes dont la toute première s’est tenue à Niamey, le 13 avril dernier. Elle a enregistré des milliers de personnes parmi lesquelles, les membres du Conseil National pour la Sauvegarde la Patrie (CNSP).
D’autres manifestations de ce genre sont prévues ce weekend dans les villes de Tahoua et Agadez.
La base américaine au Niger et la deuxième en termes de superficie et des ressources humaines en Afrique après celle de Djibouti dans la corne de l’Afrique.
Ibrahim Moussa