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Burkina Faso : Plusieurs médias étrangers suspendus par le CSC

Le Conseil Supérieur de  Communication (CSC), organe de régulation poursuit la suspension des médias étrangers au Burkina Faso. Après la Voix de l’Amérique (VOA) et la chaine anglaise British Broadcasting Corporation (BBC), six (6) autres médias internationaux se sont attirés la colère des conseillers qui siègent au niveau de cette institution étatique. Ces medias pour la plupart européens viennent d’être à leur tour suspendus y compris leur diffusion en ligne pour deux (2) semaines, à compter du 27 avril 2024. La raison de la suspension de leurs programmes reste et demeure la même que le 1er  lot de médias sanctionnés à savoir :  traitement et diffusion sur leurs supports respectifs, du rapport publié par Human Rigths Wacth sur l’éventuelle exécution extrajudiciaire de 223 civils dans le Nord-Ouest du pays. 

L’organisation internationale Human Rights Watch a publié un rapport la semaine passée sur la découverte de ce qu’elle a qualifié de charniers commis par des Forces de Défense et de Sécurité du Burkina Faso. Au total, 223 corps de civils parmi lesquels une cinquantaine d’enfants auraient été sommairement exécutés dans deux villages de la région d’Ouahigouya, au nord-ouest du pays,  a indiqué ledit rapport.

Une information très vite balayée d’un revers de la main par les autorités burkinabé qui évoquent plutôt une manipulation de la part de cette organisation internationale à partir du moment où  une enquête est en cours pour élucider cette affaire.

Aussitôt rendu public, le rapport a fait l’objet de traitement et de diffusion par plusieurs médias occidentaux. Un traitement qui visiblement n’a pas été du goût des autorités burkinabé qui ont énergiquement réagit en annonçant la fermeture en cascade de plusieurs médias qui émettent des signaux au pays des hommes intègres.

C’est ainsi que les programmes de TV5 Monde, Deutsche Welle, Ouest-France, le Monde.fr, Apanews, The Gardian et Agence Ecofin ont été suspendus sur toute l’étendue du territoire burkinabé ainsi que leurs publications en ligne pour une durée de deux (2) semaines. Cette mesure intervient quelques jours seulement après la suspension des signaux de la Voix de l’Amérique (VOA) et BBC pour le même motif et sur une même durée.

Le régulateur des médias au Burkina a indiqué avoir décelé dans les contenus publiés sur différents supports médiatiques concernés, des déclarations péremptoires et tendancieuses contre  l’armée burkinabé. Pour le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), ce traitement tendancieux porte atteinte aux principes cardinaux de traitement de l’information et constitue une désinformation de nature à porter le discrédit sur l’armée burkinabé.

Le CSC d’ajouter que cette manière de traiter une information aussi sensible que celle portant sur l’armée est susceptible de créer des troubles à l’ordre public et tombe ainsi sous le coup de l’article 130 de la loi 059-2015/CNT du 04 septembre 2015 portant régime juridique de la radiodiffusion sonore et télévisuelle au Burkina Faso.

Depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré à la tête du pays en septembre 2022, la suspension des médias y compris nationaux est devenu fréquent au Faso. La pratique a commencé avec la fermeture de RFI & France 24 suivie par la fermeture du groupe de presse Oméga.

Ibrahim Moussa