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Ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur: Le cri de cœur des bénévoles, appelés du service civique et contractuels à l’endroit du CNSP

S’il y a un département ministériel qui sert de vitrine pour un pays, c’est bel et bien le Ministère des Affaires Étrangères par l’image du pays qu’il incarne à l’intérieur comme à l’extérieur avec ces différentes représentations diplomatiques. Pour mener convenablement cette mission, il faut que l’institution soit dotée des ressources humaines en qualité et en quantité suffisante et disposant surtout d’un bon statut sur le plan professionnel. Malheureusement ces conditions sont loin d’être réunies pour la majorité des personnes qui travaillent au Ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur.

Des sources proches de ce département ministériel indiquent que 60 à 70 % du personnel est constitué des agents bénévoles, appelés du service civique national et contractuels. Cette situation qui date de plusieurs années impacte de manière significative le fonctionnement de ce dernier, avec une ségrégation qui ne dit pas son nom entre les agents. Malgré le travail qu’ils accomplissent, ces appelés du service civique et contractuels subissent un traitement des plus discriminatoires dans le monde du travail avec un statut pré- caire et une prise en charge loin de refléter la charge du travail qu’ils occupent.Dire que ces personnes qui sont bien imprégnées du secret de l’administration végètent dans une situation de précarité doit interpeller tout responsable soucieux du développement du pays. Chose curieuse, c’est que leur situation ne fait que se dé- tériorer d’année en année suite aux actes que pose le Syndicat des Agents Diplomatiques et Consulairesqui ne veut pas du tout les sentir, comme s’ils constituent un véritable danger public.Un petit décompte permet d’appré- cier la gravité de la situation. A titre illustratif, la Direction des Nigériens à l’extérieur compte un (1) seul agent titulaire, c’est à dire, détenteur d’un numéro matricule de la fonction publique. Au niveau des Directions Bilatérale et Multilatérale, 15 agents détiennent chacun un numéro matricule sur 59. Le constat est presque le même au niveau de la Direction du Protocole d’Etat, de la Direction de la Traduction et de l’interprétariat et plusieurs autres directions que compte le Ministère des Affaires Étrangères.Et pourtant, plusieurs divisions sont gérées par des bénévoles, appelés du service civique national et contractuels dont certains totalisent dix (10) voire quinze (15) ans dans la boite.En vingt (20) ans, ce n’est pas plus de 150 agents seulement qui ont été recrutés, ce qui est loin de l’attentede plusieurs jeunes qui travaillent avec un statut précaire dont certains ont aujourd’hui dépassé largement le plafond pour être recruté à la fonction publique.Un autre problème auquel ces agents de  »seconde zone » sont confrontés est la discrimination dont ils font l’objet, lorsqu’il s’agit de certains avantages liés à leur position dans l’administration diplomatique nigérienne. Malgré qu’ils exercent le même travail que ceux qualifiés de titulaires, ces bénévoles, appelés du service civique, contractuels et détachés n’ont pas droit à des affectations dans les différentes représentations diplomatiques du Niger à travers le monde.Alors que dans d’autres départements ministériels, qui regorgent des contractuels tels que: le ministère de la santé publique, des enseignements, des finances, etc,…ces mêmes agents contractuels occupent de postes de responsabilités et reçoivent des affectations dans les différents services et entités déconcentrés.Il est très facile de voir des cadres parfois même des retraités occuper à tour de rôle et à plusieurs reprises des postes au niveau des représentations diplomatiques du Niger à l’extérieur, là où, un agent contractuel du Protocole, de l’administration diplomatique et/ou consulaire qui n’a pas de numéro matricule manque d’indemnités. Toute cette mise àl’écart de ces agents est due à l’appât du gain facile auquel s’ajoute un gonflement du salaire qui se fait au prorata de la zone dans laquelle sert l’agent, allant de la Zone 7 à la Zone 9. Donc des privilèges auxquels, les contractuels n’ont pas droit, parce qu’ils manquent juste d’un numéro matricule.Et dire que ce sont ces cadres qui sont chargés de conseiller les autorités au plus haut niveau dans le domaine de la diplomatie qui sont discriminés par leurs collègues. Le CNSP qui inscrit son action dans le respect de la dignité humaine, de la justice et de l’équité, doit corriger cette discrimination qui a été commise par plusieurs gouvernements qui se sont succédé en établissant ne serait-ce qu’un plan d’absorption des contractuels par ancienneté afin de réduire dans un premier temps le nombre de contractuels et faire justice à ces employés qui font le même travail que les fonctionnaires du Ministère des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur.Face à leurs conditions de travail extrêmement précaires, les bénévoles, appelés du service civique, contractuels et détachés lancent un cri de cœur à l’endroit du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et au gouvernement de transition pour le règlement de leur situation.

Ibrahim Moussa

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