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Protection de l’Enfant : à Diffa, plusieurs mécanismes mis en œuvre par l’Unicef pour le bien-être des enfants

Des enfants en plein jeu à l’espace d’accueil du quartier château de Diffa

Confrontée à un problème d’insécurité depuis 2015, la région de Diffa fait partie des localités nigériennes qui enregistrent un taux élevé des mariages d’enfants selon l’étude sur les Violences Basées sur le Genre  (2012) menée par UNFPA.  

Selon l’aperçu des besoins humanitaires 2024, environ 178.000 enfants sont dans le besoin de protection dans cette région. Dans ce contexte, et grâce aux fonds BMZ du gouvernement Allemand, l’Unicef a appuyé l’État dans la mise en œuvre de plusieurs actions allant de l’approche communautaire de protection de l’enfant  à travers les Comités Villageois de Protection de l’Enfant en passant par  des mécanismes de prévention du mariage des enfants.

Ces interventions ont permis de prévenir 4.435 adolescentes  sur le mariage d’enfants. S’agissant des abus, exploitations et  enregistrements des pièces d’état civil,  15,657 personnes incluent 4,288 filles, 3,868 garçons, 3,634 femmes, et 3,867 hommes ont été prévenus à travers des activités de sensibilisation.

Dans la même lancée, 120 Comités villageois de protection de l’enfant ont été mis en place, 1320 membres des Comité Villageois de Protection de l’Enfant (CVPE) de Diffa, Mainé Soroa, Gueskerou et Chétimari ont vu leurs capacités renforcées sur le signalement et l’identification des cas y compris la prévention des mariages des enfants.

41 facilitateurs communautaires interviennent dans le cadre des enseignements modulaires sur la santé de la mère et de l’enfant, la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, la cohésion sociale et appuient à la mise en place des initiatives communautaires de protection de l’enfant.

En matière de protection de l’Enfant dans la région de Diffa,  l’Unicef a appuyé les partenaires étatiques et de la société civile dans la mise en place des dispositifs de prise en charge psychosociale des enfants en détresse psychosociale affectés par la situation humanitaire, y compris à travers la gestion des cas, le renforcement des liens familiaux et la protection contre la séparation des enfants.

Le centre d’accueil des enfants est  une illustration parfaite. Situé au quartier château de la ville de Diffa, il vit aux rythmes des  animations et autres activités récréatives au profit des enfants abandonnés, des enfants victimes d’abus sexuels, de la traite, d’exploitation sexuelle et commerciale, bref de toute situation qui constitue une violation de l’intégrité physique, psychologique et sociale de l’Enfant.

Chaque jour, une ambiance règne dans le centre avec des enfants dont l’âge varie entre 2 et 16 ans jouant aux divers jeux que leur offre cet endroit unique, où se côtoient des enfants autochtones, déplacés internes et réfugiés dans une ambiance  bon enfant.

Ibrahim Boucari, membres du comité de protection de l’Enfant à Diffa

Mardi 7 mai 2024, les enfants étaient au rendez-vous comme tous les jours jouant chacun à ses jeux favoris. Chanson, danse, tam-tam, ballon, balançoires,  bref, c’est une panoplie des jeux qui s’offrent aux enfants pendant plusieurs heures.

« Je me sens à l’aise ici en jouant avec mes camarades. C’est plusieurs jeux que nous faisons à la fois », a déclaré Abdourahamane, un garçon  de 14 ans qui fréquente le centre depuis sa création en 2019.

Même réaction chez celle nous avons décidé d’appeler Hadiza, âgée de 12 ans et victime d’abus qui affirme que le centre constitue pour elle l’endroit idéal où elle côtoie des amies et qui lui donne du sourire aux lèvres.

 

’Certains enfants viennent seuls et d’autres sont accompagnés par leurs parents du lundi au vendredi de 08h à 11h 30. Dès leur arrivée, nous commençons des animations en fonction des  tranches d’âge », a expliqué Mme Khadija Douami Oumarou, animatrice à l’espace d’accueil.

Le lieu accueille actuellement 125 enfants qui viennent se distraire chaque jour, ils sont des autochtones, des déplacés internes et aussi des réfugiés, scolarisés et non scolarisés.

Les membres du comité de protection saluent l’avènement d’espace d’accueil dont les activités d’éveil de conscience sont bénéfiques pour les enfants et même les parents.

« Il y a des moments où nous n’arrivons pas à comprendre le comportement des enfants qui deviennent parfois silencieux à la maison. Mais dès qu’ils arrivent au centre, ils se défoulent et ses confient  aux animateurs et animatrices de l’espace d’accueil et le problème est résolu…, » estime M. Ibrahim Boucari, membres du comité de protection de l’Enfant à Diffa.

Mme Khadija Douami Oumarou, animatrice à l’espace d’accueil.

 

 

Ibrahim Moussa,

Envoyé spécial